Les fumeurs courent un risque jusqu’à 50 % plus élevé de développer une forme grave du Covid-19 et d’en mourir, alerte le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’occasion de Journée mondiale sans tabac, célébrée le 31 mai de chaque année. Pour le chef de l’OMS, cité dans un communiqué de presse de l’Organisation sanitaire mondiale, cesser de fumer «est la meilleure chose que les fumeurs puissent faire pour réduire leur risque face à ce nouveau coronavirus, outre le risque de développer des cancers, des cardiopathies et des maladies respiratoires».
Dr Tedros a en outre appelé tous les pays à jouer leur rôle en se joignant à la campagne de l’OMS et en créant des environnements sans tabac qui donnent aux gens les informations, le soutien et les outils dont ils ont besoin pour cesser de fumer, définitivement. Des solutions numériques pour aider à cesser de fumer ont été proposées à des milliards de personnes par l’OMS en s’associant à WhatsApp, Viber, Facebook Messenger, AI company et Soul Machines.
«Pour aider les consommateurs de tabac à s’engager à s’arrêter de fumer et à réussir à le faire, nous utilisons des outils numériques qui permettront de lancer le chatbot de la campagne de l’OMS pour cesser de fumer et de dialoguer, grâce à l’intelligence artificielle, avec une conseillère en santé virtuelle, et de proposer du matériel de plaidoyer en 30 langues», a ajouté, pour sa part, le directeur du Département Promotion de la santé à l’OMS, Dr Rudiger Krech.
Dans le cadre du défi «J’arrête de fumer», les personnes qui souhaitent ne plus fumer reçoivent conseils et encouragements chaque jour, et cela pendant une période pouvant aller jusqu’à six mois. Cette aide est disponible gratuitement sur WhatsApp, Viber, Facebook Messenger et WeChat. A l’échelle mondiale, environ 39 % des hommes et
9 % des femmes consomment du tabac. C’est en Europe que l’on constate aujourd’hui les taux de tabagisme les plus élevés, à 26 %, les projections ne montrant qu’une diminution de 2 % d’ici à 2025 si des mesures gouvernementales ne sont pas prises de toute urgence.
Selon l’OMS, quelque 780 millions de personnes dans le monde disent vouloir arrêter de fumer, mais seulement 30 % d’entre elles ont accès aux outils qui peuvent les aider à surmonter leur dépendance physique et mentale au tabac.
«S’engager à arrêter», pour aider les fumeurs
La campagne «S’engager à arrêter» de l’OMS a permis de mettre gratuitement à la disposition de plus d’un milliard de consommateurs de tabac les ressources de la boîte à outils d’aide au sevrage de l’Organisation, moins de cinq mois après le début de la campagne. L’OMS a lancé cette campagne pour soutenir les millions de consommateurs de tabac qui ont décidé d’agir pour protéger leur santé, mais qui ont toutefois besoin d’aide pour réussir.
La campagne travaille actuellement directement avec 29 pays ciblés. Chaque pays a convenu avec l’OMS de certaines activités, parmi lesquelles la mise en place de campagnes nationales de sensibilisation, la diffusion de nouveaux outils numériques, la révision des politiques, la mobilisation des jeunes, la formation des agents de santé, l’ouverture de nouvelles cliniques de sevrage tabagique, le soutien aux thérapies de remplacement de la nicotine par l’intermédiaire de partenaires de l’OMS, la mise en place de services gratuits d’aide par téléphone et la mise à disposition de cours pour arrêter de fumer, entre autres.
Selon l’OMS, l’arrêt du tabac entraîne des effets bénéfiques immédiats et à long terme. Vingt minutes à peine après avoir arrêté de fumer, le rythme cardiaque baisse. Dans les 12 heures, le taux de monoxyde de carbone dans le sang revient à un niveau normal. En 2 à 12 semaines, la circulation sanguine s’améliore et la fonction pulmonaire augmente.
En 1 à 9 mois, la toux et les difficultés respiratoires diminuent. En 5 à 15 ans, le risque d’accident vasculaire cérébral est réduit à celui d’un non-fumeur. En 10 ans au maximum, le taux de mortalité par cancer du poumon est ramené à la moitié de celui d’un fumeur. En 15 ans au maximum, le risque de maladie cardiovasculaire est réduit à celui d’un non-fumeur.
R. S.