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mardi 19 mars 2024

Sur les Etats-Unis plane le risque d’une insurrection

Donald Trump avait, il y a peu, demandé sur son réseau social à ses partisans de se tenir prêts à protester car il disposait d’informations disant qu’il serait arrêté mardi prochain, c’est-à-dire il y a deux jours maintenant. Force est de constater qu’il ne l’a pas été, conformément d’ailleurs à l’attente de ses avocats, qui eux étaient nettement moins affirmatifs, même s’ils n’allaient pas jusqu’à le démentir purement et simplement. Mais qu’il n’ait pas été arrêté le jour exact où il pensait l’être n’implique pas qu’il ne le sera pas un autre jour, que celui-ci soit tout proche ou qu’il le soit moins. En effet, que l’intention des autorités judiciaires de New York soit de sévir à son encontre d’une façon ou d’une autre ne fait pas de doute. Son arrestation est quelque chose de tranché à leur niveau. Si elle n’a pas encore eu lieu, c’est en considération des troubles à l’ordre public qu’elle est à même de provoquer. Trump le sait si bien qu’il leur fait craindre rien moins qu’une insurrection du genre de celle du 6 janvier 2021, dont le souvenir reste vivace, mais qui elle, à la différence de son modèle, ne s’arrêterait pas au bout de quelques heures et ne toucherait pas qu’une zone particulière.

En demandant à ses partisans de sortir protester contre son arrestation, il les engage en fait à empêcher celle-ci, à s’y opposer, par la force si nécessaire. Il termine ainsi son message : «Protest, take our nation back» (protestez, reprenez le contrôle du pays). Si cela n’est pas un appel à la rébellion contre l’ordre établi, on admettra que ça y ressemble assez. Depuis qu’il a fait son appel, Trump a reçu le soutien de tous les ténors républicains. Ceux-là mêmes qui sans doute seraient enchantés de le voir quitter la scène se sont sentis obligés de dénoncer ce que les démocrates sont en train de tramer contre lui, de se montrer solidaires avec lui. Ils ne peuvent pas faire autrement, car Trump reste populaire auprès de la base républicaine. Tous ont parlé d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, dont Mike Pence, qui pourtant venait de faire des déclarations anti-Trump de rupture. Cela veut dire que si demain Trump est arrêté, et que la foule et les troubles s’emparent de la rue, ils n’auront pas le choix, on sait où ils devront se trouver. On le voit, c’est un climat pré-insurrectionnel qui règne pour le moment aux Etats-Unis. Si cela ne saute pas aux yeux, si on n’en prend pas toute la mesure, c’est parce qu’à la différence de janvier 2021, les regards sont tournés ailleurs, d’une part vers la guerre en Ukraine, dont l’extension reste possible, ce qui le cas échéant aura pour conséquence d’entraîner les Etats-Unis dans le conflit, et d’autre part vers la crise bancaire mondiale, susceptible d’éclater à tout moment et de faire tache d’huile. Trump serait déjà derrière les barreaux n’était la crainte d’une insurrection éclatant à plusieurs endroits des Etats-Unis. D’autres que les démocrates américains laisseraient tomber l’idée de l’arrêter, ou même seulement de l’inculper, au vu du danger que cela ferait courir à la stabilité politique du pays. Pas eux, non pas parce qu’ils ne craignent rien, ou qu’ils sont portés à tenter le diable, mais parce qu’ils n’ont pas le choix. S’ils ne l’arrêtent pas, il poursuivra sa campagne électorale, il pourra même remporter la présidentielle de novembre 2024. Plus ils en font contre lui, plus ils ajoutent à ses chances de la gagner. Si bien que pour rendre cela impossible, ils n’ont d’autre choix que de l’éliminer de la course.

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