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samedi 1 avril 2023

Stature

Comme il arrive au lendemain d’une lourde défaite électorale, Marine Le Pen assurait en mai dernier qu’elle n’envisageait plus de se présenter à l’élection présidentielle et que son parti devrait vraisemblablement trouver un nouveau candidat pour le représenter en 2027. Pourtant, depuis, et surtout après l’arrivée surprise du Rassemblement National en seconde position lors des élections législatives de juin, l’ex-candidate semble avoir retrouvé sa vigueur et c’est avec détermination qu’elle préside aujourd’hui le groupe des députés RN à l’Assemblée Nationale. Tant et si bien que peu sont aujourd’hui à douter de sa volonté de porter une fois encore les couleurs de son mouvement lors de la prochaine course à l’Élysée. Même à l’internationale, la popularité de Marine Le Pen semble évidente et fait penser à une possible victoire si cette dernière se présente dans quatre ans. C’est en tout cas le cas pour le quotidien britannique «The Times», pour qui Marine Le Pen s’impose comme «l’ennemie populiste» d’Emmanuel Macron à l’Assemblée Nationale, face à «la tentative impopulaire du président de faire travailler les Français plus longtemps». La présidente du Rassemblement National a, selon le quotidien, «renforcé sa stature de présidente en attente après quinze jours de débats chaotiques à l’Assemblée». Et ainsi devenue une «politicienne mainstream», elle serait «désormais favorite pour être présidente en 2027». Le quotidien argumente notamment sa position en s’appuyant sur les sondages d’opinion et souligne que «le taux d’approbation de Le Pen a légèrement augmenté de quelques points depuis les élections du printemps dernier à 37 %, contre 38 % pour Macron dans le sondage Louis Harris de ce mois-ci». Il rappelle également le contexte européen, marqué par l’élection de Giorgia Meloni au poste de Premier ministre en Italie. Surtout, écrit «The Times», «la diabolisation de Le Pen s’est émoussée depuis qu’elle a abandonné son opposition à l’Union européenne et assoupli sa position sur l’immigration». Qualifiée de «championne des classes populaires et des classes moyennes inférieures et défenseure des droits des fonctionnaires», Marine Le Pen, «sans rival de sa stature politique», serait dès lors «en position de force» pour devenir la prochaine présidente. Mais ce n’est toutefois pas la première fois ces dix dernières années que l’ex-dirigeante du RN apparait comme une gagnante potentielle de la présidentielle, les sondages en 2016 et 2017 l’ayant placée durant plus d’une année en tête devant ces concurrents, pour au final la voir perdre piteusement face à Emmanuel Macron. Au moment de la dernière ligne droite, le reflexe anti-RN a en effet toujours empêché Le Pen d’accéder à la victoire, même si de plus en plus de Français admettent ne plus la considérer un danger pour la République, comme elle a souvent été présentée par les médias et ses adversaires politiques. Reste à voir si les électeurs seraient prêts à lui confier dans quatre ans les rênes du pays, malgré les fortes campagnes de diabolisation que continuent de mener les adversaires du RN à son encontre.

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