La loi en France est particulièrement clémente avec les squatteurs de logements qui ont bénéficié durant des décennies de la pression de la gauche. Des années 80 jusqu’aux années 2010, elle était exercée par le Parti socialiste, mais aujourd’hui c’est La France Insoumise qui est en figure de proue de ce combat alors que les lois ne cessent de se durcir sur la question, accordant de plus en plus de droits aux propriétaires. C’est ainsi que les députés LFI François Piquemal, William Martinet, Thomas Portes, Danielle Simonnet, Ersilia Soudais, dénoncent la proposition de loi contre «l’occupation illicite» des logements, étudiée à partir de cette semaine à l’Assemblée Nationale. Ils ont publié une tribune dans laquelle ils avancent leurs arguments : «4,1 millions de personnes mal-logées, 2,4 millions demandeurs de logement, 300 000 sans-abri, 42 000 enfants sont sans domicile selon un dernier rapport de l’Unicef et du Samu Social. Jamais depuis l’après-guerre notre pays n’a connu une telle crise du logement». Sans surprise, les Insoumis attaquent ensuite la macronie : «Nous aurions pu espérer que le groupe Renaissance profite donc de sa niche parlementaire pour proposer une grande loi répondant à la problématique. Au lieu de quoi les élus macronistes nous proposent, deux ans seulement après celle qu’ils firent voter sur le sujet, une loi portant sur les squats, épiphénomène surmédiatisé qui ne concerne que
0,005 % des logements recensés dans le pays». Ils enchaînent en regrettant la criminalisation des occupations de logements : «Ainsi, les peines pour les occupants sans droit ni titre sont triplées, sans que l’on comprenne ce que cela changera d’ailleurs pour le propriétaire dont le bien est occupé. Pour les locataires, en cas de contentieux, les délais seront réduits et le bail automatiquement rompu. Ainsi le délai serait réduit d’un mois entre l’assignation au tribunal et le jour de l’audience, ce qui empêcherait un locataire de bonne volonté de pouvoir apurer sa dette sur un temps de deux à trois ans comme cela est régulièrement le cas». Ils finissent en annonçant quelques mesures pour contrer celles déjà annoncées par le gouvernement : «La Nupes s’opposera bien sûr à cette attaque contre les plus fragiles face au logement et sera force de proposition avec de nombreux amendements. Parmi eux, notre proposition de créer une Garantie Universelle des Loyers, de doter de manière conséquente les CCAPEX, de revaloriser les APL, d’encadrer à la baisse les loyers et de construire 200 000 logements par an ! La meilleure manière de lutter contre les squats reste encore de mettre en œuvre des politiques d’accès au logement digne pour toutes et tous». Une tribune qui semble toutefois aujourd’hui anachronique, alors que l’on voit depuis plusieurs années déjà se multiplier les cas de simples et modestes propriétaires se retrouver à la rue ou obliger de dormir dans leur voiture car leurs logements sont occupés et que la loi, malgré de nombreuses modifications, reste du côté des squatteurs.