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vendredi 29 mars 2024

Spectacle présenté au TNA: «Androuina», une mise en garde contre l’addiction aux réseaux sociaux

Le public algérois a assisté, lundi soir, à la présentation de la pièce de théâtre «Androuina». C’est à la salle Mustapha-Kateb du Théâtre national algérien que ce mime burlesque sur fond de mise en garde contre les dangers de l’addiction à l’utilisation démesurée des réseaux sociaux par les enfants notamment, a été présenté devant un public relativement nombreux.

Par Abla Selles
Conçu et mis en scène par Mohamed Djahid Dine El Henani, ce spectacle comique dans lequel l’absence de dialogue est substituée par la force des différentes scènes et le jeu précis des comédiens, tire judicieusement son intitulé de la combinaison des vocables «androïde» (système d’exploitation mobile) et «rouina» (dans le dialecte algérien, mélange hétérogène anarchique).
D’une durée de 65 mn, le spectacle met en situation un bébé dans sa combinaison, entouré de ses accessoires, qui sort de son berceau car il n’est consolé qu’au contact apaisant d’un téléphone androïde qu’il réclame avec insistance par des éclats de sanglots répétés et des cris stridents augmentant en intensité. Ayant obtenu ce qu’il voulait, le bébé, campé par Antar Zaidi, se met en retrait sur le côté de la scène et s’expose dangereusement à une série de vidéos et d’images qui agressent son imaginaire puéril, que le metteur en scène va présenter au public.
Dans un jardin public, microcosme de la société, le bébé va passer en revue toutes sortes de manquements au civisme, commis par des adultes censés pourtant donner l’exemple, dans un spectacle empreint par une interprétation grotesque des personnages, vivant dans le tourment et en perpétuels déplacements. Portant les mêmes accoutrements bariolés et maquillés à la manière clownesque, Abdelatif Ferhat, Chahinez Derbal, les jumeaux, Noureddine Kahil et Zakaria Maameri, Hana Chabi, Younes Djouani, Amina Aberkane et Boubekeur Boudjemâa, ont su porter la trame du spectacle par le mouvement, la gestuelle et l’expression du visage, occupant tous les espaces de la scène, dans un spectacle qui s’écoute avec les yeux. «Le bébé représenterait tous ces individus, adultes furent-ils, abrutis par tous ces contenus incontrôlés qu’ils reçoivent en grandes quantités et de manière ininterrompue, de ces réseaux sociaux qui hante nos vies, un véritable fléau qui transforme tout utilisateur non averti en ’’sujet’’», explique le comédien Antar Zaidi.
La bande son, signée Abdelkrim Khomri, et la scénographie, œuvre de Souhil Boukhedra, ont été de véritables éléments dramaturgiques qui ont aidé efficacement à créer les atmosphères adéquates aux différentes situations, animées par des événements en éternels rebondissements.
Basé sur le «travail biomécanique» intensifié des comédiens, le spectacle se serait suffi à être rendu sans texte, si l’éclairage n’avait cependant pas fait défaut par moments, laissant des comédiens dans le noir, alors qu’ils étaient en pleine exécution de leurs rôles.
Très applaudi par le public et programmé pour une représentation unique, dans le cadre du programme commémorant le 68e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le spectacle «Androuina» est produit par le théâtre régional d’Oum El Bouaghi.
A. S.

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