Décidément, les souverainistes ont le vent en poupe en France et la récente fracassante entrée à l’Assemblée Nationale de 89 députés du Rassemblement National montre qu’il y a un important potentiel électoral. Il est vrai, toutefois, que l’autre mouvement souverainiste, celui d’Éric Zemmour, n’a pas réussi à percer et s’il récolte tout de même 7 % à l’élection présidentielle, il n’a pas été en mesure de remporter une seule députation en juin dernier. Pourtant, d’autres personnalités novices, a l’instar d’Éric Zemmour, sont décidées à tenter une incursion dans le monde politique, non plus comme commentateurs mais comme acteurs. Michel Onfray, philosophe et auteur français, veut en effet à son tour peser dans le débat et faire entendre des voix souverainistes : tel était déjà l’objectif de la revue de Michel Onfray, «Front populaire», lancée en avril 2020. Le philosophe a donc cette semaine annoncé que «Front populaire», qui rassemble notamment les partis «Souverains demain !» de Paul Melun ou encore «République souveraine» de Georges Kuzmanovic, présentera une liste aux élections européennes à venir. Une annonce qui intervient tandis que «Front populaire» vient d’organiser son université d’été. Une «rampe de lancement pour les prochaines échéances électorales», confirme Michel Onfray, en vue des européennes mais aussi de la prochaine présidentielle. «Ce n’est pas une rampe de lancement pour moi, ce n’est pas une aventure personnelle», a tenu à préciser l’auteur à succès, avant d’invoquer le «devoir à l’endroit de nos lecteurs et sympathisants». Et d’ajouter : «On ne peut pas se contenter d’analyses fines, techniques, de qualité (…) et d’être négatifs», a-t-il argué. «On a de belles signatures. (…) On a la proposition facile sur un tas de sujets : la justice, l’éducation, l’international», a-t-il poursuivi, se félicitant du «noyau dur» de penseurs réunis. «Nous pouvons constituer une espèce de conseil politique avec tous ces gens qui sont intervenus et qui interviennent encore. On a là de quoi faire un gouvernement, c’est évident». «On va se constituer, poursuit l’essayiste. Je ne sais pas si ça va s’appeler un mouvement, un parti… C’est une aventure qui commence et nous avons l’intention de fédérer. Fédérer ceux qui n’ont pas voté, d’abord, mais également à ceux qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron, ceux qui ne défendent pas le monde maastrichtien». Michel Onfray, se référant au général de Gaulle, lance un appel à «ceux qui veulent défendre la France». «Ils peuvent venir de la droite, de la gauche, de nulle part et d’ailleurs. Nous avons juste envie de rassembler des gens qui aiment la France, son génie, son histoire, ce qui fait sa tradition». Sauf que cette dernière phrase ressemble beaucoup à celles prononcées par Zemmour durant sa campagne présidentielle, et le résultat, bien que loin d’être humiliant, pour le candidat d’un parti tout juste créé, n’a pas été à la hauteur des espérances de ceux qui pensaient pouvoir convaincre les abstentionnistes. Reste à voir si Onfray aura plus de chances avec ses candidats ou si les Français qui rejettent les responsables politiques, rejettent la politique dans son ensemble.