La situation épidémiologique «catastrophique» et l’incapacité des hôpitaux à absorber les cas infectés par le Covid19 nécessitent de déclarer l’état d’urgence sanitaire, afin d’éviter la perte de contrôle de la situation, préconise le Professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicale et paramédicale au CHU Mustapha-Pacha, sur les ondes de la Radio nationale.
Par Louisa Ait Ramdane
La situation pandémique en Algérie est plus qu’alarmante. De nouveaux records de contaminations au Covid-19 sont enregistrés quotidiennement et le pire est à craindre. Or, à la saturation des structures sanitaires du pays, s’ajoute une mauvaise gestion dans la distribution de l’oxygène, un produit vital pour les malades atteints de la pandémie. Un constat confirmé par les médecins qui appellent à des mesures strictes pour faire face à la propagation de la pandémie. Le Pr Rachid Belhadj a mis en garde contre le nombre croissant d’infections parmi le personnel médical et l’incapacité des hôpitaux à absorber les cas de contamination au variant du coronavirus, à la lumière de la demande croissante d’oxygène et de la complexité des cas des personnes infectées. Le Professeur a mis l’accent sur la nécessité de l’application stricte du protocole sanitaire, compte tenu de la saturation des hôpitaux et le manque de moyens nécessaires pour la prise en charge des patients Covid, notamment l’oxygène. Pour le Pr Belhadj, cette situation alarmante est le résultat de la négligence et la réticence de la population à la vaccination. Les chiffres révélés par le membre du Comité scientifique anti Covid-19 donnent froid dans le dos : pas moins de 18 personnes ont succombé à leur contamination la nuit dernière à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, en plus de la contamination de 25 personnes parmi les personnels médical et paramédical. Pis encore, il a confessé que le nombre réel quotidien de cas positifs au Covid est plusieurs fois supérieur à ce qui est annoncé dans les communiqués du ministère de la Santé. Avec la hausse actuelle des contaminations, le Pr Belhadj a alerté aussi sur le risque du manque de personnel médical et conseillé de faire appel aux étudiants en médecine et aux médecins retraités pour faire face à la situation et gérer la phase difficile provoquée par l’épidémie, qu’il a qualifiée de «médecine de catastrophe». Il est à préciser par ailleurs, que le variant Delta, détecté dans plus de 71?% des contaminations, atteindra les 90% durant les prochaines semaines, a annoncé hier l’Institut Pasteur d’Algérie dans un communiqué. De son coté, le ministre de l’industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a présidé, hier, une réunion de coordination avec les producteurs d’oxygène médical en vue de l’approvisionnement de tous les établissements hospitaliers. Cette réunion a, essentiellement, porté sur le suivi de l’opération de mobilisation, de réquisition et de mutualisation de la production et des moyens logistiques de tous les producteurs, lit-on dans un post du ministère sur sa page Facebook.A cette occasion, le ministre a exhorté les producteurs à redoubler d’efforts et à veiller à la mobilisation permanente de toutes les équipes et unités de manière à satisfaire la demande croissante en oxygène médical, ajoute-t-on de même source. Le ministère de l’Industrie, lui, a fait état, dans un communiqué, de la réquisition de tous ses moyens pour l’approvisionnement régulier des hôpitaux en oxygène médical, au regard de la hausse de la demande.
L. A. R.