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jeudi 30 mars 2023

Si le stress hydrique persiste: La coupure d’eau un jour sur deux n’est pas écartée

Pour faire face au stress hydrique dû à la rareté de la pluviométrie, l’ADE, qui alerte sur le risque que cette situation peut engendrer, annonce d’ores et déjà des mesures drastiques à l’effet d’économiser cette denrée vitale qui se fait davantage désirée. Parmi elles, l’aménagement des horaires d’alimentation en eau potable au début de l’été.

Par Louisa Ait Ramdane

Le manque de pluie se fait cruellement sentir dans le pays. L’Algérienne des eaux (ADE) devra faire face, durant les mois à venir, à un déficit irrégulier en eau et changer radicalement sa gestion de cette source vitale afin d’éviter une situation catastrophique. A noter que le service de distribution d’eau est déjà perturbé dans plusieurs communes de la capitale.
La couleur est annoncée. Une démarche économique de l’eau est rendu publique. L’Algérienne des eaux dévoile ses mesures d’urgence décidées pour faire face au stress hydrique et des restrictions dans la distribution de l’eau potable viennent d’être mises en œuvre par l’unité ADE. Selon les données récentes publiées par l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), le pays enregistre une moyenne de 44 % de remplissage des barrages. Cependant, les barages et autres eaux de surface ne représentent que 40 % des ressources utilisées pour l’alimentation en eau potable.
Selon le directeur général de l’ADE, Hocine Zair, le stress hydrique impose une nouvelle politique de distribution de l’eau consistant en la réduction des plages horaires de distribution. Soutenu par le dessalement de l’au de mer et l’eau souterraine, le DG de l’ADE estime que cela n’est toujours pas suffisant et l’on doit passer à une démarche économique de l’eau pour ne pas dire «programme de rationalisation de l’eau». Plus explicite, il annonce d’ores et déjà des mesures drastiques pour tenter d’économiser cette denrée précieuse. «Il y va de notre sécurité alimentaire de préserver cette denrée vitale», a souligne l’invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio algérienne.
Le responsable de l’ADE a confié que l’amélioration de la distribution demeurera tributaire de l’augmentation du débit et des capacités de remplissage des stations de stockage par de fortes précipitations. Et pour contrecarrer cette crise, l’ADE décide d’une réduction des plages horaires de distribution, et si le manque d’eau n’est pas compensé par ailleurs, elle passera inévitablement à un jour sur deux. «Une réduction des plages horaires de distribution s’impose, sauf reconstruction et atteinte d’une situation améliorée par des précipitations jusqu’à mai prochain». Dans le détail, le premier responsable de l’ADE dit qu’«actuellement, cette plage horaire de distribution de l’eau qui est de 10 à 18 h va être réduite et ramenée d’abord entre 6 h et 2 h». Toutefois, dans certains cas, a-t-il précisé, surtout là où l’eau manquante n’est pas compensée, «on va passer inévitablement à un jour sur deux».
S’exprimant sur le début d’application du nouveau programme de distribution, l’intervenant a écarté toute restriction pendant le mois de ramadhan. «Le programme actuel va être prorogé jusqu’à l’après-ramadhan, donc pas de restriction durant le mois sacré», a-t-il affirmé, indiquant que la démarche préconisée sera appliquée, par contre, dès le début de la saison estivale, «si le topo de remplissage des barrages ne s’améliorera pas d’ici là».
Pour parer à la situation de réduction des réserves, les pouvoirs publics viennent de décider de confier la réalisation, en urgence, à des entreprises publiques de quatre stations de dessalement, au niveau de Zéralda, Ain Benian, Palm Beach (wilaya d’Alger) et Bousmail (wilaya de Tipaza), a rappelé l’invité de la radio, expliquant que le but de ces projets était d’atténuer le stress hydrique au niveau de la capitale. Le programme national actuel de dessalement est doté de 11 stations produisant plus de 2 millions m3 d’eau/jour. Pour Hocine Zair, le changement climatique impose de s’appuyer sur le dessalement de l’eau de mer, permettant ainsi de réserver l’eau des barrages aux régions des Hauts-Plateaux et à l’irrigation. S’agissant du rendement des réseaux de distribution d’eau, le DG de l’ADE a fait savoir que près de 20 villes du pays connaissent actuellement des travaux dans le cadre de la rénovation de leurs réseaux, dans l’objectif d’améliorer leurs rendements. Au niveau de la capitale, il l’estime entre 60-65 %, ajoutant que les fuites au niveau de la wilaya d’Alger ne dépassent pas les 23 %. En outre, il a fait savoir que le coût moyen de production était de 60 dinars/m3 alors que le prix de commercialisation du mètre cube au niveau national est de 6,30 dinars, le différentiel étant compensé, a-t-il dit, par les subventions de l’Etat.
L. A. R.

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