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samedi 10 juin 2023

Sénégal: La contestation appelle à de nouvelles manifestations

Le Sénégal va au-devant de nouvelles journées à hauts risques à partir d’aujourd’hui, un collectif formé après l’arrestation du principal opposant au pouvoir ayant appelé samedi à de nouvelles manifestations.
Après avoir connu pendant trois jours ses pires troubles depuis des années, le pays habituellement considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest et sa capitale Dakar ont connu une relative accalmie samedi, jour de relâche d’ordinaire.
Des actes de saccage et de pillage ont cependant continué à être rapportés, y compris contre des enseignes françaises.
La tension n’est pas retombée pour autant. Le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l’opposant arrêté, des partis d’opposition et des organisations contestataires de la société civile, a appelé «à descendre massivement dans les rues» à partir d’aujourd’hui.
Le même jour, Ousmane Sonko, dont l’arrestation a mis le feu aux poudres mercredi, doit être présenté à un juge. La décision du magistrat de le relâcher ou de l’écrouer s’annonce lourde de conséquences.
Le collectif réclame «la libération immédiate de tous les prisonniers politiques illégalement et arbitrairement détenus», le rétablissement du signal suspendu de deux chaînes de télévision accusées d’avoir diffusé «en boucle» des images des troubles, et une enquête sur ce qu’il appelle un «complot» du pouvoir.
Le collectif, donnant lecture d’un communiqué dans les locaux du parti de M. Sonko, s’en est durement pris au Président Macky Sall, qualifié d’«apprenti dictateur». «Il a perdu l’autorité morale pour rester président», a dit un des leaders du mouvement, Cheikh Tidiane Dieye. Il s’en est tenu à ces mots quand la presse lui a demandé si le collectif appelait les Sénégalais à réclamer la démission de M. Sall, président depuis 2012.
Le Sénégal est le théâtre depuis mercredi d’affrontements entre jeunes et forces de sécurité, de pillages et de saccages. L’arrestation de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents de celle de 2024, a provoqué la colère de ses partisans, mais aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble l’exaspération accumulée par la dégradation, au moins depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020, des conditions de vie dans un pays déjà pauvre.
Quatre personnes ont été tuées, disent les autorités, chiffres difficilement vérifiables d’autres sources alors que prolifèrent les informations non vérifiées.M. Sonko a été arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.

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