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vendredi 19 avril 2024

Séminaire: L’Algérie lutte «intelligemment» contre la migration clandestine

L’Algérie lutte contre la migration clandestine et le crime organisé de manière «intelligente», en se basant sur les techniques d’anticipation et les expériences cumulées en matière de lutte contre le terrorisme, a indiqué, à l’APS, Dr Saliha Kebabi, présidente du séminaire national sur «la double relation entre l’immigration clandestine et le crime organisé», tenu mardi à l’université Mentouri Constantine-1.

Par Kamel L.

Mettant en avant la dangerosité du triptyque terrorisme- crime organisé et migration clandestine, Dr Kebabi a précisé que l’Algérie, qui a réussi la lutte contre le terrorisme, a donc amputé le triptyque et permis par ricochet une meilleure maîtrise de ces fléaux menaçant la sécurité nationale.
La dynamique des efforts déployés par l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme lui ont permis de mieux contrôler les fléaux de l’immigration clandestine et le crime organisé, a souligné la même spécialiste en sciences politiques et relations internationales, qui a salué l’engagement indéfectible des services de sécurité et l’Armée nationale populaire pour sécuriser l’ensemble du territoire national. Qualifiant l’Algérie de «pionnière» dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, le Dr Kebabi, également membre du Laboratoire des études et recherches sur le Maghreb et la Méditerranée, a indiqué que cela est le «fruit» de la politique nationale dont l’orientation a été puisée des expériences cumulées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
La même spécialiste a, à ce titre, cité l’exemple de la stratégie adoptée par l’Algérie dans la gestion, l’accueil et la prise en charge des migrants africains et les déplacés syriens, et ce, dans le respect des droits de l’Homme et des chartes internationales, en dépit, a-t-elle ajouté, de la charge économique, sociale et sécuritaire que fait peser ce phénomène sur les pays d’accueil.
Aussi, et pour faire valoir les prouesses réalisées par l’Algérie en la matière, l’intervenante a indiqué que le phénomène de l’immigration clandestine qui a augmenté durant la pandémie Covid-19 dans les autres pays, a considérablement baissé en Algérie, et ce, grâce aux décisions gouvernementales prises pour la fermeture de toutes les frontières et à la vigilance des forces de sécurité.
La même spécialiste qui a appelé à accompagner tous ces efforts par des textes réglementaires plus adaptés à travers la législation d’une loi interdisant l’immigration clandestine, a insisté sur l’implication de tous, notamment la société civile, pour lutter contre ce phénomène qui se diversifie et s’élargit rapidement.
Elle a également insisté sur l’importance des médias dans la lutte contre cette menace source de tous les maux, et appelé ainsi à faire impliquer les experts en sociologie et en psychologie dans la lutte contre l’immigration clandestine et le crime organisé.
Ont pris à ce séminaire, organisé en visioconférence, des spécialistes et experts universitaires venus des quatre coins du pays, selon les organisateurs.

Appel à soutenir la coopération entre les pays méditerranéens
Des conférenciers, académiciens et professeurs ont appelé, mardi, lors d’un colloque national à Constantine sur «La relation entre l’immigration clandestine et le crime organisé», à soutenir la coopération entre les pays du bassin méditerranéen et les organisations régionales et à fédérer les efforts pour lutter contre ces deux phénomènes, notamment les réseaux de crimes organisés transfrontaliers. Les participants à cette rencontre nationale, tenue par visioconférence au complexe Tidjani-Haddam de l’université Frères Mentouri (Constantine 1), ont souligné «l’importance d’unifier les points de vue et d’intensifier les efforts des pays du Nord et du Sud de la Méditerranée pour trouver des solutions et des mécanismes permettant de lutter contre le phénomène de l’immigration clandestine à travers un partenariat efficace entre les pays européens et maghrébins».
«Il est impératif de travailler davantage pour appliquer le principe d’extradition des criminels entre les pays et l’adopter comme un mécanisme de lutte contre le crime organisé dont la traite des personnes, en plus de renforcer l’activité des réseaux de sécurité nationaux et internationaux pour suivre les groupes criminels organisés et lutter contre les gains illégaux selon une stratégie stricte et globale», a estimé Meriem Derouiche, de l’université Aboubaker-Belkaid de Tlemcen, dans son intervention, par visioconférence, intitulée «L’immigration clandestine entre ses multiples facteurs et la dissuasion juridique».
Pour sa part, Fatima Boumaza, de l’université Hassiba-Benbouali de Chlef, lors de sa conférence portant sur «Les mécanismes internationaux de lutte contre l’immigration clandestine», a souligné que «l’activation du rôle de la Commission internationale de lutte contre l’émigration internationale et la ratification des différentes conventions internationales de lutte contre l’immigration clandestine et le crime organisé contribuera de manière efficace aux efforts des différents organismes luttant contre ces deux phénomènes».
Tinhinane Ould Ahmed de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a évoqué la manière de coordonner les textes juridiques algériens sur les phénomènes de l’immigration illégale et du crime organisé et de les unifier en termes de qualification pénale et de sanction, afin d’éviter toute confusion dans l’application de l’une d’entre elles, soulignant «l’importance d’orienter la législation nationale pour engager la responsabilité pénale des organisateurs de voyages d’immigration clandestine et de prendre des mesures dissuasives à leur encontre». De l’Université Mentouri Frères (Constantine 1), Kamel Bellarou a également souligné la «nécessité d’activer le rôle des organismes nationaux habilités à lutter contre la corruption et le crime organisé en Algérie et de leur accorder une autonomie vis-à-vis du pouvoir exécutif, en plus d’appuyer le rôle des services centraux de lutte contre le crime à travers des normes en conformité avec le contenu des conventions internationales ratifiées par l’Algérie».
Le colloque national sur «La relation entre l’immigration clandestine et le crime organisé» a été organisé par la faculté de droit de l’université des Frères Mentouri (Constantine 1) en coordination avec l’équipe de recherche «Migration et criminalité» du Laboratoire d’études et de recherches sur le Maghreb et la Méditerranée, avec la participation d’un groupe de chercheurs, professeurs et étudiants de plusieurs universités du pays.

K. L.

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