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mercredi 31 mai 2023

Selon le Professeur Abdelkrim Chelghoum : «80% des barrages totalement envasés»

L’absence de pluie n’est pas la seule cause du stress hydrique que connaît le pays. « 80 % des barrages réalisés en Algérie sont totalement envasés », a indiqué, hier, le Professeur Abdelkrim Chelghoum, directeur de recherche à l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumédiène (USTHB), et président du Club des risques majeurs. Ce chiffre renseigne sur un amenuisement drastique des capacités de stockage de l’eau faute d’entretien et de travaux de dévasement. Autrement, les capacités de stockage officiellement existantes sont loin de refléter les quantités d’eau réellement disponible, même lorsque ces infrastructures hydrauliques sont à un taux de remplissage de 100%. S’exprimant à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, Pr Chelghoum précise que  » la capacité des 50 barrages en exploitation, programmée et planifiée, est de 5 milliards de mètre cubes et là on n’a même pas quelques millions m3″.  » C’est à cause de cette situation « , dit-il, que l’Algérie vie actuellement le stress hydrique. Selon lui, mis à part le barrage de Beni Haroune dans la wilaya de Mila, les autres sont à moins de 10 %, notamment ceux de Taksebt (Tizi-Ouzou), Bouira et de Tipaza qui sont pratiquement à 0 %. L’orateur a affirmé que c’est bien de construise ces ouvrages, mais le problème de fond qui se pose est comment aménager à l’amont d’un barrage.  » Là on s’aperçoit que dans la construction et la réalisation de ces ouvrages il y a une absence totale d’étude et d’aménagement des berges et des bassins et sous bassins versants « , déplore-t-il. Avant-hier, bien que tardivement, le ministère des Ressources en eau avait lancé plusieurs opérations de dévasement des barrages à travers l’ensemble du territoire national, afin, a-t-il indiqué dans un communiqué, de parvenir à une exploitation optimale des capacités de remplissage de ces infrastructures. Le volume de vase devant être enlevé avoisine 11 millions M3, dont 2 millions M3 du barrage Fergoug (Mascara), 4 millions M3 du barrage Ghrib (Ain Defla), et 5 millions du barrage d’El Hamiz (Boumerdès). Faisant état d’opérations similaires devant être lancées pour le dévasement de près de 33 millions M3 dans 6 autres barrages du pays, le ministère a précisé qu’il s’agit d’une opération d’enlèvement de 8 millions de vase du barrage Foum El Gherza (Biskra), 5 millions M3 du barrage Zerdaza (Skikda), 5 millions M3 du barrage Djorf El Torba (Béchar), 5 millions M3 du barrage Merdja Sidi Abed (Relizane), 5 millions M3 du barrage Foum El Kais (Khenchla) et 5 millions M3 de celui de Bouhanifia (Mascara). D’aucuns estiment que ces opération devaient être effectuées bien avant afin de s’assurer une exploitation optimale de ces infrastructures. Par ailleurs Pr. Chelghoum, interrogé sur le manque de la pluviométrie, a indiqué qu’il faut absolument réduire la consommation de l’eau potable, qui est très cher à produire. Il suggère à cet effet, de multiplier les stations d’épuration et utiliser ensuite les eaux usées dans l’industrie et l’agriculture, qui  » sont les plus grands consommateurs d’eau ». Cette situation, révèle-t-il, nous oblige même à revoir certaines choses au niveau de l’urbanisation par exemple et prévoir probablement une seule canalisation au niveau d’une cuisine pour l’eau potable, puisque on n’a pas besoin d’eau potable dans la douche et les sanitaires. « Cela existe déjà aux USA, précisément en Californie et on peut l’intégrer dans nos futures ouvrages « , propose-t-il.
Aomar Fekrache

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