L’économie nationale a besoin de créer de un à deux millions de nouvelles entreprises durant l’année 2021 pour soutenir le développement économique du pays. Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed-Cherif Belmihoub, s’exprimant, hier, lors du forum du quotidien «Echaab», a indiqué que l’économie algérienne «doit relever le challenge de la création d’un à deux millions de nouvelles entreprises de toutes tailles et de tous secteurs confondus».
Actuellement, l’Algérie compte près de 25 entreprises pour 1 000 habitants, alors que dans les pays de la Méditerranée la moyenne est de 60 entreprises pour 1 000 habitants, a expliqué le ministre délégué chargé de la Prospective.
Cependant, Belmihoub a insisté sur la nécessité d’un climat d’investissement libéré des aspects négatifs de la bureaucratie et impliquant un système financier adéquat, plus de décentralisation et un meilleur développement des infrastructures du pays.
Aussi, il a noté l’intérêt d’un système fiscal devant impliquer une contrepartie pour l’Etat s’agissant des avantages fiscaux qu’il accorde. Mohamed-Cherif Belmihoub, en fin connaisseur de l’économie nationale, a tenu à énumérer de nouveaux leviers contribuant au développement économique du pays. Il a cité, entre autres, la valorisation du secteur des Mines «en exploitant le vivier exceptionnel de mines dont dispose le pays, incluant les terres rares utilisées dans l’industrie électronique». Comme il a évoqué le potentiel de l’industrie du renouvelable, de l’industrie pharmaceutique, de l’agriculture saharienne et de l’économie numérique. Pour l’aspect financement, notamment en cette conjoncture difficile que traverse le pays, le ministre a exclu le financement de la relance économique sur le budget de l’Etat. Selon lui, bien d’autres leviers ont été recensés, notamment à travers le rééchelonnement des obligations des entreprises, le financement de l’investissement, la Bourse, la finance islamique et les bons du Trésor.
Il a en outre fait savoir que la préparation d’une loi régissant le partenariat public-privé (PPP) est en cours, révélant que cette option pourrait être appliquée au projet du Port Centre d’El Hamdania dans la wilaya de Tipaza. Sur un autre plan, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective a souligné l’intérêt de poursuivre le programme dédié au développement des zones d’ombre à travers le pays afin de ramener ces zones à des niveaux de développement plus importants, réduisant le déséquilibre avec les autres régions en termes d’aménagement du territoire. Belmihoub a affirmé, par ailleurs, que son département ministériel réalise trois études prospectives : sur la sécurité énergétique, sur la sécurité alimentaire et sur le capital humain et la jeunesse. Il a précisé que cette étude prend en compte les nouvelles qualifications professionnelles demandées par le marché de l’emploi dans les cinq prochaines années. Selon lui, cela doit permettre de mettre les politiques publiques adéquates au niveau de la formation de la jeunesse, et ce, avec la collaboration du ministère de l’Enseignement supérieur. Pour mieux négocier les défis à venir, le ministre a souligné l’importance de la décentralisation dans le cadre de la réforme de la gouvernance, notant, au passage, l’intérêt d’inclure à cette réforme la transparence dans la décision, une meilleure définition des responsabilités, l’efficacité et l’évaluation des politiques publiques notamment.
Aomar Fekrache