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dimanche 28 mai 2023

Satisfaction

Il y a quelques semaines, le président français Emmanuel Macron faisait passer un message par le biais de «fuites» dans la presse concernant sa dissatisfaction du bilan de sa Première ministre, Elisabeth Borne. Il s’était même montré particulièrement sévère, déclarant, prétendument, que celle-ci loin d’être la «perle» que certains lui avaient «vendue», s’était montrée particulièrement «incompétente». De quoi contrarier la locataire de
l’Élysée, qui doit, seule, porter la responsabilité de la difficile réforme des retraites. Les Français sont d’ailleurs très critiqued vis-à-vis de la Cheffe de leur gouvernement. Un nouveau sondage Odoxa-Backbone Consulting, commandé par «Le Figaro», révèle que 69 % des Français interrogés ne sont pas satisfaits du bilan de la Première ministre, après une année passée à Matignon. Seuls 5 % considèrent son action comme «tout à fait satisfaisante». Alors que l’ancienne patronne de la RATP sent le souffle des «cent jours» décrétés par Emmanuel Macron dans son cou et espérait rassurer avec une image de «la culture du compromis», 77 % des sondés la considèrent comme éloignée de «leurs préoccupations», et comme une «technocrate». L’ancienne préfète est majoritairement considérée comme «ayant de l’autorité» et étant une femme «solide» (57 %). Mais jugée sur les différents attributs suivants, sa note est en chute libre : -22 points pour son dynamisme (46 %), -25 % pour sa compétence (44 %). Une chute libre largement précipitée par la réforme des retraites. Désignée pour être en première ligne pour défendre une réforme particulièrement impopulaire, Élisabeth Borne a vu son image s’effondrer de 17 points en un an, avec un trou particulièrement bas pendant les débats à l’Assemblée Nationale. La cheffe de Matignon ne trouve grâce que du côté des sympathisants de Renaissance, qui lui font confiance à 76 %. Du côté de La France insoumise, 84 % veulent son départ. Même Les Républicains veulent un nouveau Premier ministre, selon 57 % des sondés. Loin d’être naïve, Élisabeth Borne sait que son siège peut être éjecté très rapidement. Elle ne compte cependant pas rendre les armes facilement : «Je n’ai pas de doute sur le fait que certains se verraient bien à ma place. […] Depuis un an, je m’emploie à apporter des réponses concrètes pour répondre aux défis considérables auxquels notre pays fait face. […] Je veux continuer à relever ces défis, et j’y mettrai toute mon énergie et ma détermination», déclarait-elle au JDD. Mais le plus difficile pour Borne sera surtout de surmonter sa relation tendue avec le chef de l’État qui la considère certainement comme une soupape de sécurité qu’il pourra faire sauter pour apaiser
l’opinion publique en cas de trop forte pression. La Première ministre qui a toutefois survécu à la crise de la réforme des retraites, aura aussi un mauvais moment à passer lors de la présentation de la grosse loi immigration prévue pour le début de l’été prochain. Car si à ce moment-là Gerald Darmanin sera en première ligne, Borne pourrait bien, s’il fallait sacrifier quelqu’un, finir par perdre son poste.

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