Alors que le personnel de la polyclinique est en grève illimitée depuis trois jours, hier c’était au tour des habitants de la localité de couper le chemin de wilaya n° 22, reliant la commune de Semaoune à celle de Timezrit.
Par Hocine Cherfa
Les protestataires qui avaient observé, avant-hier, un sit-in devant le siège de l’APC, ont bloqué aussi le chemin de fer. Cette double action de contestation a été organisée afin de réclamer, avec insistance, la prise en charge immédiate et sans tarder des revendications des citoyens, du personnel médical et paramédical de la polyclinique de Semaoune, portant sur l’amélioration des conditions de prise en charge des malades et le réaménagement de la structure qui est en continuelle dégradation. Les contestataires ont arboré deux banderoles sur la route barricadée par des troncs d’arbres et des pierres, sur lesquelles on pouvait lire : «Notre santé est prise en otage, ensemble pour une polyclinique digne de ce nom». Cette action de protestation a beaucoup pénalisé les usagers de la route. Elle est menée aussi en signe de solidarité à la grève du personnel de l’EPSP qui a débuté il y a trois jours. Les habitants revendiquent le réaménagement de la structure sanitaire qui se dégrade de jour en jour, l’amélioration des soins et la prise en charge des malades en général par sa dotation en moyens humains et matériels, la réparation du matériel défectueux et des infrastructures vieillissantes. Dans un préavis de grève adressé il y a plusieurs jours aux autorités et à leur tutelle, les grévistes relèvent «les conditions déplorables» dans lesquelles ils exercent leurs fonctions. Des conditions qui, selon eux, ne «répondent pas, aux normes requises d’une polyclinique digne de ce nom, mais surtout les risques d’effondrement et d’électrocution auxquels sont exposés les travailleurs et les usagers». Selon eux, «cette situation induit une tension entre les usagers et le personnel : ce cumul d’anomalies et contraintes entraînent des mécontentements et altercations, des violences verbales de la part des usagers envers le personnel». Pour les auteurs du document, «le seuil de la dégradation des infrastructures atteint par la polyclinique impose un plan de réhabilitation urgent et exige sa mise à niveau». Pour eux, «le délai de 10 jours est suffisant pour entamer des actions concrètes et non pas des promesses sans lendemain». Sur le portail de la polyclinique, une pancarte est accrochée. Elle porte plusieurs revendications, en l’occurrence, le réaménagement de la structure par des travaux urgents comme l’étanchéité, chauffage, téléphone, éclairage extérieur, réparation d’électricité, réparation du portail, dotation de la polyclinique en moyens matériels tels qu’une ambulance, un numériseur, et équipement de la loge de garde, entre autres. Les grévistes exigent aussi des moyens humains, notamment «des agents de sécurité, agents d’accueil, personnel médical et manipulateur radio».
H. C.