Zlabia, kalb ellouz, makrout ou encore des tartes ou des brioches fourrées envahissent nos rues. Des commerçants improvisés se sont accaparés des trottoirs depuis le début du mois de ramadhan pour commercialiser ces confiseries sans aucun respect des règles d’hygiène.
Par Thinhinane Khouchi
Chaque année, durant le mois sacré du ramadhan, plusieurs personnes s’improvisent vendeurs de zlabia et autres confiseries. Si ce commerce est éphémère, il est souvent très lucratif. Dans les ruelles de la Place des Martyrs, ou même a Bab El Oued, Ain Benian et au niveau de plusieurs quartiers de la capitale, ces préparations traditionnelles se vendent bien malgré les conditions d’hygiène, souvent non respectées, a-t-on constaté. Rouge, jaune ou orange, la zlabia, cédée à plus de 300 DA le kilogramme, demeure une des sucreries les plus consommées durant le ramadhan, battant les records de vente tout comme le kalb ellouz ou encore le makrout, autre gâteau traditionnel très consommé en pareille occasion. Les tartes ou même les brioches fourrées sont commercialisées en plein air, sous le soleil et sans protection, ce qui donne souvent lieu à des intoxications. Par ailleurs, si la zlabia est très sollicitée par les clients durant le ramadhan, elle est égalementtrès dangereuse. Pour l’Organisation de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), «les consommateurs doivent se méfier de la confiserie traditionnelle, zlabia, durant ce mois de ramadhan». La même source révèle que sa consommation présente un risque extrême pour la santé. «Elle augmente le risque de développer un diabète de type 2, car elle contient un pourcentage élevé de sucre. Infections rénales, hypertension, obésité, peuvent également être les conséquences de la consommation de zlabia, car elle augmente les niveaux de cholestérol nocif dans le sang et réduit les niveaux de graisses bénéfiques dans le corps. Elle réduit l’efficacité de la circulation sanguine, ce qui diminue les chances que le sang chargé d’oxygène atteigne le cerveau, les articulations et les muscles. Anxiété et tension et surtout intoxication alimentaire, notamment si le produit était exposé des heures et des jours au soleil et à la fumée des voitures», met en garde l’Organisation dans sa publication sur Facebook. Elle ajoute que «la zlabia augmente de façon importante le risque de cancer». Par ailleurs, dans une autre publication, l’Apoce a multiplié les appels à la dénonciation des méthodes de transport et de stockage des bouteilles d’eau et de boissons qui présentent un vrai danger sur la santé des consommateurs. Si à cela s’ajoute l’effet du soleil et les gaz des voitures, le risque s’intensifie. Par ailleurs, concernant les commerçants qui changent d’activité durant le mois sacré, le secrétaire national de l’Union générale des commerçants et artisans algériens, Issam Bedrissi, a confirmé avant-hier, sur les ondes de la Radio nationale, que le changement et l’exercice d’une activité commerciale en dehors du sigle au registre du commerce expose son propriétaire à des poursuites judiciaires et des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture du magasin. Bedrissi a déclaré que la peine peut aller jusqu’à la prison, conformément à la loi 03-09 relative aux pratiques commerciales, qui stipule que tout changement sans autorisation, que ce soit pendant ou en dehors du mois de ramadhan, est puni par la loi.
T. K.