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vendredi 19 avril 2024

Sanctions

Depuis la mort, le 16 septembre 2022, de la jeune Kurde Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs iranienne, une révolution d’une ampleur inédite a vu le jour, faisant des milliers de victimes parmi la population qui réclame sa liberté au tyrannique régime islamique. Une révolution qui si elle est devenue silencieuse désormais, continue à ébranler les mollahs, qui exercent non seulement les pires sévices sur leur population mais qui n’hésitent pas également à riposter à toutes critiques, même celles venant de l’extérieur du pays. Les journalistes britanniques couvrant l’actualité iranienne avaient ainsi été particulièrement visés par la République islamique qui les avait menacés de représailles. Mais Téhéran ira-t-il jusqu’à essayer d’intimider le gouvernement britannique qui vient d’annoncer des sanctions financières contre des responsables en Iran du Corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, parmi lesquels deux commandants accusés de violations flagrantes des droits de l’homme. «Le CGRI (Corps des Gardiens de la Révolution), la branche des forces armées iraniennes responsable de la sécurité intérieure et extérieure de l’Iran, a été à la pointe de la répression de manifestations en Iran au cours desquelles plus de 500 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers emprisonnées», écrit le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué. Ces nouvelles sanctions visent cinq administrateurs de la fondation qui gère les investissements du CGRI dans l’économie iranienne, ainsi que deux commandants de ce Corps. «Aujourd’hui, nous agissons contre les responsables du CGRI qui sont chargés d’injecter de l’argent dans la répression brutale du régime», a déclaré le ministre des Affaires étrangères britannique, James Cleverly. «Avec nos partenaires à travers le monde, nous continuerons de rester avec le peuple iranien qui appelle à un changement fondamental en Iran», a ajouté le ministre. Ces sanctions suivent une série de mesures prises à l’encontre des dirigeants iraniens par le Royaume-Uni, l’Union européenne et les États-Unis, en réponse à la violente répression des manifestations dans le pays. Ainsi, même si la contestation en Iran se fait plus discrète, l’Occident ne semble pas oublier les dizaines de milliers de prisonniers politiques qui hantent les prisons iraniennes et subissent chaque jour les pires tourments. Les négociations de l’Accord sur le nucléaire iranien semblent ainsi en hiatus indéfini, Washington, qui semblait avoir des doutes sur le bien-fondé d’un retour à cet accord signé par Barack Obama en 2015 puis abandonné par Donald Trump en 2018, aura trouvé une porte de sortie idéale. Reste à voir tout de même si les sanctions britanniques auront le moindre effet cette fois-ci sur le régime des mollahs, qui, habitué aux condamnations, a plutôt tendance à jouer la provocation face aux sanctions économiques occidentales.

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