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mardi 28 novembre 2023

Sanctions

Après avoir été célébré à ses débuts, Vladimir Poutine est progressivement devenu la bête noire des Occidentaux. Et si les premiers à avoir déclenché les hostilités à son égard furent les Américains, à la suite de son refus de s’engager dans l’invasion de l’Irak en 2003, l’Europe a rapidement suivi le pas et multiplie depuis une décennie les sanctions et les embargos contre Moscou. Aujourd’hui, le président français Emmanuel Macron a reconnu cette semaine à Bruxelles que l’UE avait «besoin de recadrer très profondément» sa relation avec le Kremlin et que «la politique des sanctions» était arrivée à ses «limites», envers la Russie comme envers le Bélarus. Il a estimé qu’il ne fallait plus être «simplement réactif» mais «définir une stratégie de court, moyen et long terme» avec la Russie. «La politique des sanctions progressives sur des situations gelées n’est plus une politique efficace», ajoute-t-il lors d’un point de presse après le Conseil européen. Emmanuel Macron était questionné sur l’impact des sanctions européennes adoptées contre le Belarus, après le détournement d’un avion de ligne pour arrêter un opposant, mais aussi de celles prises contre Moscou pour faire libérer l’opposant Alexeï Navalny, à ce jour sans résultat. «Ce que vous dites est très juste, mais vous auriez en tête quel autre type de mesure ?», a rétorqué le président français à un journaliste. «Ce n’est pas évident de dire, qu’est-ce qu’on fait derrière. Dans ces cas-là, on déclenche un conflit armé ?», a-t-il lancé en forme de boutade. Il a cependant reconnu «l’efficacité relative des dispositions que nous avons pu prendre durant ces dernières années». Le Conseil européen a donc demandé à la Commission pour juin un rapport sur la manière de répondre «face aux provocations successives de la Russie», a-t-il expliqué. Quant aux mesures d’interdiction de l’espace aérien bélarusse, adoptées mardi pour faire libérer des opposants, «est-ce que cela sera suffisant ? Je ne sais pas vous le dire aujourd’hui», a-t-il admis. Mais, a-t-il enchaîné en parlant cette fois de la Russie, «je pense que nous sommes à un moment de vérité dans notre relation avec la Russie, qui doit nous conduire à repenser les termes de la tension qu’on décide d’installer». «Donc ça n’est à mes yeux qu’une étape», a-t-il conclu à propos des sanctions. Mais mettre au point une nouvelle stratégie envers la Russie nécessiterait aussi l’accord des autres pays européens impliqués dans le processus, dont beaucoup suivent le pas de Washington qui avec le retour des démocrates à la Maison-Blanche devrait redevenir plus antirusse que jamais. Reste à voir si Macron réussira à convaincre ses partenaires européens d’envisager le «problème» russe de façon différente ou si la stratégie des sanctions continuera même si, de l’aveu même du président français, elle ne produit aucun résultat.

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