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samedi 20 avril 2024

Salon national du livre : Le rôle de la traduction de et vers tamazight en débat

Le thème du «Rôle de la traduction de et vers tamazight dans le développement linguistique et le rayonnement culturel» a été au centre d’une conférence organisée, lundi, avec la participation de spécialistes et académiciens et ce, dans le cadre du programme culturel du Salon national du livre qui se poursuit au Palais des expositions Pins maritimes, à Alger.
Le secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a évoqué les objectifs de son institution pour promouvoir et encourager la traduction en tant que «passerelle» liant les langues parlées en Algérie, à savoir tamazight et l’arabe, et ce, dans le cadre de «l’encouragement de la pluralité et la cohabitation linguistique en Algérie».
«L’intérêt de la traduction vise à établir des traditions codifiées par la passation de conventions avec les différentes maisons d’édition algériennes, et ce, pour préserver les droits d’éditeur et d’auteur», a-t-il ajouté.
Dans le cadre de sa stratégie dans le domaine de la traduction, le HCA, poursuit M. Assad, œuvre à «accompagner les porteurs de projets en traduction à la faveur de l’installation d’un comité de lecture pour évaluer les textes proposés pour publication», indiquant que «le cercle de lectorat de tamazight en Algérie a franchi de grands pas et s’élargit chaque année».
M. Assad a affirmé, en outre, l’attachement du HCA à donner une impulsion à la présence du livre amazigh, notamment celui littéraire, dans la scène culturelle, à travers la participation aux foires nationales et au Salon international du livre à l’effet de le renforcer et le promouvoir.
Après avoir appelé les différents partenaires, tels que les instances, les institutions publiques et les ministères, à s’intéresser à la traduction vers tamazight, M. Assad a mis en avant les projets en cours de réalisation avec le ministère des Affaires religieuses et la traduction de 3 mémoires historiques avec le ministère des Moudjahidine.
Il a salué l’expérience pionnière de
l’agence de presse APS depuis 2015, avec l’emploi d’un contenu médiatique basé sur la traduction vers la langue amazighe traitant la vie quotidienne du citoyen et autres actualités politique, sociale, culturelle et économique.
Concernant les efforts visant la promotion de la traduction tamazight, M. Assad a évoqué sa suggestion au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique quant à l’impérative ouverture d’un master en traduction arabe-tamazight au niveau de l’Université d’Alger, afin de promouvoir cette langue nationale officielle enseignée dans la majorité des établissements éducatifs du pays, faisant état de l’installation d’une cellule de traduction au début de l’année en cours, spécialisée en traduction institutionnelle.
De son côté, le chercheur Benothmane Zein a évoqué, dans son intervention, «les difficultés et les obstacles de la traduction de la langue russe à la langue arabe et au tamazight», affirmant que la traduction est basée sur «la compréhension» et que le traducteur ne peut faire son travail correctement si l’idée initiale n’est pas claire.
Le chercheur a appelé à «encourager la publication de dictionnaires de proverbes en tamazight avec toutes les variantes, et ce, compte tenu du rôle axial des dictionnaires spécialisés pour faire pencher la balance en faveur de la traduction sérieuse», soulignant que la traduction permet de créer de nouveaux mots contribuant à l’enrichissement de la langue.Pour sa part, la chercheuse universitaire Hadj Aissa Zahra a affirmé que la traduction est un système qui interagit avec tous les aspects de l’environnement de l’auteur, estimant que la traduction doit se baser sur «la lecture, la réflexion et le savoir, afin de prendre connaissance des contextes culturels de l’auteur de l’œuvre à traduire».
Le Salon national du livre, organisé par l’Organisation nationale des éditeurs de livre (Onel), se poursuit jusqu’au 20 mars en cours au Palais des expositions (Alger).

Appel à la réhabilitation de la scénographie
Le scénographe Fawzi Benhimi a appelé, lundi dans une déclaration à l’APS, le ministère de la Culture et des Arts à la réhabilitation de la scénographie à travers «son enseignement comme nouvelle discipline à l’Ecole supérieure des beaux arts (Esba)».
M. Benhimi qui anime un workshop sur la scénographie au profit des étudiants de l’Esba, toutes spécialités confondues, a affirmé que le «scénographe est avant tout un plasticien», ajoutant que seul le scénographe-plasticien est capable d’être créatif en la matière, notamment sur le plan esthétique. Il a appelé, dans ce sens, à s’ouvrir aux expériences étrangères. Le même scénographe, diplômé en 2007 de l’Ismas et de l’Ecole des beaux-arts en Bologne (Italie) en 2011, a déploré l’absence de la formation scénographique en Algérie d’autant qu’elle n’est enseignée dans aucun institut.
Il a en outre fait savoir que le workshop qu’il encadre au niveau de l’Esba visa à assurer une formation en scénographie, notamment au profit de la gente féminine.
Et d’enchaîner que cette initiative, qui se poursuivra jusqu’au jeudi prochain, tend à «sensibiliser à l’importance de cette discipline par rapport au 4e art», ajoutant que «le théâtre est une activité «intégrée, c’est pourquoi tout manquement de ses éléments à l’image de la scénographie, le tournage ou la réalisation, impactera le travail entier».
A noter que M. Benhimi est l’auteur de scénographies de plusieurs pièces théâtrales dont «Adjnihatou Nemmoula», présentée récemment au TNA Mahieddine- Bachtarzi.
Cet atelier a été organisé dans le cadre de la 14e édition du Festival national du théâtre professionnel (Fntp) qui se poursuivra jusqu’au 21 mars en cours, avec au programme 10 œuvres en compétition et 9 autres en off.
Racim S.

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