La salle Ibn Zeydoun a vibré vendredi soir sous les rythmes de la musique algérienne avec deux artistes de renommée. Une ambiance festive animée par les chanteuses Nawal Illoul et Imène Sahir qui ont enchanté le public avec un spectacle riche en rythmes et émotions. Intitulé Qaâdat Z’men, ce spectacle de chants andalous et de variétés algériennes a été très apprécié par la nombreuse assistance.
Par Par Abla Selles
Dans une synergie à deux voix, Nawal Illoul au R’beb et Imène Sahir au violon, dans leurs beaux accoutrements perpétuant la tradition signée Lylena, ont mis en œuvre leur savoir-faire, étalant une trentaine de pièces rendues en deux volets avec des contenus variés entre classique, hawzi, aroubi, chaâbi, malouf et melhoun, entre autres.
D’abord, «Noubet el inqilabet» et le fameux «Krissi» (prélude musical) qui rappelle une des normes du genre andalou et renvoie aux divas algériennes qui, avec le «Hawzi» et le «Aroubi», ont marqué l’histoire de cette musique savante, à l’instar de Meriem Fekkai, Cheikha Tetma, ou encore Fadhéla Dziriya.
Les pièces, «Assafi âala ma mada», «Rachiq el qad», «Ana qad kana li Khalil», «Zarni el malih wahdou», «Honi Kanou», «Kane mâakoum djet» et «Wahd el ghoziel», ont été interprétées par le duo d’artistes, alternant leurs couplets respectifs dans une grande complicité, aux variations modales entre Moual et Zidène, sous un éclairage feutré aux différentes ambiances.
Dans le mode «Araq», le duo a ensuite entonné «El qelb bat salli», «Ah ya Bellaredj» et «Ach may’berred nirani», avant d’enchainer «Welfi Meriem», «Ana touiyri», «Attar yal’Attar», «Ya lalla Z’hor» et «Rimoun rametni», devant un public qui avait déjà cédé au déhanchement, applaudissant longtemps les artistes.
Adaptant un accompagnement basé sur des arrangements ouverts sur le registre des musiques du monde, les musiciens ont brillé de créativité sur les différentes chansons au programme des deux chanteuses, en posture debout cette fois-ci, pour apparaître dans la splendeur et le charisme des grandes cantatrices d’opéra.
Les pièces «At’haddeth’t mâak ya qalbi», «Ya bnet El Djazair», «Ana lik», «Taht el yasmine», «Aâcheqt tofla andaloussiya», «Ma hal’ez’Zine», «Chehlet laâyani», «El qahwa wel’latay», «Ma naâref’ch wana s’gheiyer», ont été rendues avec le public qui reprenait en chœur les refrains de chaque titre, pour conclure dans l’euphorie, avec «Zine li aâtak Allah», dans le mode romantique du Sehli.
«Les feuilles mortes», chanson d’Yves Montand sur un texte de Jacques Prévert et une musique de Joseph Cosma, «Bambino», chanson populaire italienne et «Ana fel’hob», boléro adapté de «Historia De Un Amor» de Carlos Eleta Almaran et Clovis Camelo De Melloe, ont également été interprétées par les deux sopranos, dans une belle traversée de la Méditerranée.
A. S.