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jeudi 18 avril 2024

Sahara occidental/Maroc/Occupation: L’évolution de la position américaine bat en brèche la propagande marocaine

Les signes positifs montrés récemment par l’administration américaine sur le règlement du conflit au Sahara occidental laissent constater une évolution de la position des Etats-Unis, un progrès qui bat en brèche la propagande marocaine sur ce dossier. Pour féliciter la contribution des Etats-Unis dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a publié, mardi soir, un message sur son compte Twitter, illustré par une carte mondiale dans laquelle le Sahara pccidental apparait comme un territoire distinct et séparé du Maroc.
Commentant le tweet de Biden, le journaliste et opposant marocain, Ali Lmrabet, s’est interrogé : «Est-ce une erreur ou un message, d’autant plus que le compte officiel du président des Etats-Unis ne fait rien au hasard», a-t-il écrit dans un tweet. Auparavant, un porte-parole du département d’Etat américain a affirmé que Washington soutenait un processus politique «crédible» au Sahara occidental conduit par les Nations unies en vue de concrétiser la stabilité dans la région.
«Nous nous concertons avec les parties sur les meilleures voies à même d’arrêter la violence et de concrétiser un règlement durable», a déclaré ce diplomate américain sous couvert d’anonymat à la chaîne Al Hura.
La déclaration du porte-parole du département d’Etat vient appuyer, en effet, celle tenue par Joey Hood, secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, lors de sa visite la semaine passée dans la région.
«Notre position claire est : nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité, c’est ce qu’il y a de mieux pour la région et c’est (l’approche) à laquelle nous allons consacrer notre temps, notre énergie et nos efforts», avait notamment déclaré Joey Hood au terme de sa visite en Algérie.
Ces derniers jours, le Maroc a essuyé un autre revers diplomatique, celui du maintien de l’aval du département d’Etat pour l’utilisation de l’aide américaine au Maroc dans les territoires sahraouis.
Cette décision s’inscrit à l’opposé de la décision de l’ancien président américain, Donald Trump, de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat qui refuse d’accorder à Rabat le statut de la puissance administrante.
Si le texte relatif à la question a rendu ces financements destinés au Maroc disponibles à l’assistance au Sahara occidental, il stipule, cependant, que ce feu vert est soumis à l’approbation du département d’Etat.
En 2017, la commission du Sénat en charge des dotations budgétaires a consacré à l’aide accordée au Sahara occidental un chapitre séparé de celui du Maroc, pour confirmer que ce territoire est occupé. La commission sénatoriale avait, alors, affirmé que tous les fonds accordés aux territoires sahraouis occupés seront gérés par la Mission pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso), en consultation avec le Sénat.
Sur cet élan, l’administration Biden a décidé de «reconsidérer» la vente de drones et d’autres armes au Maroc en raison de la série interminable de scandales impliquant Rabat, dont l’affaire du logiciel espion Pegasus, et des violations croissantes par l’occupant marocain des droits de l’Homme au Sahara occidental.
En juin dernier, le département d’Etat américain avait évoqué un changement d’approche de la part de l’administration du président Joe Biden concernant la question sahraouie.
«Je n’ai rien à annoncer pour le moment, mais je pense que si vous regardez le Sahara occidental dans le cadre de l’approche plus large de la région adoptée par l’administration précédente dans le contexte des accords d’Abraham, c’est là que l’on constate une certaine différence d’approche», avait alors déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, en référence à la reconnaissance par l’ancien président Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire occupé.
Le dossier du Sahara occidental est revenu au-devant de la scène, après l’annonce par le gouvernement sahraoui de la fin de son engagement vis-à-vis du cessez-le-feu conclu en 1991, en réponse à l’agression militaire marocaine dans la zone tampon d’El Guerguerat.
Depuis l’annonce par Trump de sa décision unilatérale sur le Sahara occidental, de nombreux appels à travers le monde, et même aux Etats-Unis, ont été lancés, et se poursuivent jusqu’à ce jour, demandant à Joe Biden de l’annuler, étant en contradiction avec la Constitution américaine et le principe du droit à l’autodétermination, reconnu par les Nations unies.
L’ONU ne cesse de réaffirmer sa position inchangée vis-à-vis de la question sahraouie et considère le Sahara occidental occupé comme un territoire non-autonome, en attente de décolonisation.
R. M.

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