23.9 C
Alger
jeudi 1 juin 2023

Sahara occidental/Maroc: Le Président Ghali n’écarte pas une réitération du scénario Gdeim Izik à Guerguerat

Le président de la République arabe démocratique sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a déclaré, jeudi soir, ne pas écarter une réitération du scénario Gdeim Izik à Guerguerat, avertissant que «toute atteinte à un quelconque citoyen sahraoui reviendrait à un retour à la guerre».
Dans une interview accordée à la Télévision publique algérienne, à l’occasion du 45e anniversaire de la Fête de
l’unité nationale sahraouie, le Président Ghali a dit «s’attendre à une réitération du scénario Gdeim Izik à Guerguerat», soulignant «l’unanimité du peuple sahraoui quant à l’impérative fermeture de ce passage».
Avertissant que «toute atteinte à un quelconque citoyen sahraoui reviendrait à un retour à la guerre», le Président Ghali a tenu à préciser : «Nous ne souhaitons pas un retour à la case zéro et nous ne voulons pas l’effusion de sang, mais force est de constater malheureusement aujourd’hui, que le monde dans lequel nous vivons ne s’émeut que face à l’effusion du sang des innocents et je crains que le peuple sahraoui ne soit contraint à ça».
Le Président de la RASD a réaffirmé, à cette occasion, que «le peuple sahraoui demeure, plus que jamais, attaché à son unité et qu’aucune solution ne sera acceptée en dehors de l’autodétermination et l’indépendance».
Soutenant que «les générations montantes sont tout aussi déterminées que leurs prédécesseurs, et même plus», il a affirmé que «les Sahraouis sont prêts à tomber au champ d’honneur pour le recouvrement de leurs droits».
A ce propos, le secrétaire général du Front Polisario, unique et légitime représentant du peuple sahraoui, a appelé les Sahraouis «là où ils se trouvent, à la résistance, car la victoire est proche, même si l’occupant marocain mise sur le temps», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Président Ghali a souhaité voir l’Organisation des Nations unies (ONU) assumer ses responsabilités et «le Maroc n’entreprendre aucune action dont les conséquences seraient aventureuses».
Il a relevé, dans ce sens, «le blocage total» que connaît la question sahraouie, «en dépit des appels incessants de la partie sahraouie en direction de l’ONU et du Conseil de sécurité pour des efforts plus sérieux en vue d’un règlement définitif».
La décision du Polisario de reconsidérer son engagement dans le processus de paix au Sahara occidental «a été motivée par la résolution 2494, adoptée l’année dernière par le Conseil de sécurité, et qui constitue une revirement dans la démarche de l’organisation onusienne», a-t-il rappelé.
Evoquant un chantage exercé par des puissances au sein du Conseil de sécurité pour entraver les missions de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), le Président sahraoui a affirmé que «c’est la France qui veut contenir la Mission au simple contrôle du cessez-le-feu».
Il a estimé, dans ce contexte, que «le revirement de l’ONU se traduit par le changement dans les missions dévolues aux Envoyés spéciaux au Sahara occidental».
Saluant, en conclusion, la position de l’Algérie vis-à-vis des causes justes de par le monde, le Président de la RASD a affirmé que «cette position, puisée des principes du 1er Novembre, est demeurée inchangée en dépit de tous les complots». «Le Maroc en veut justement à l’Algérie pour cette position constante», a-t-il ajouté.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc.

Le représentant du Polisario à l’ONU fustige les manœuvres compromettant le processus de paix au Sahara occidental Le représentant du Front Polisario auprès de l’Organisation des Nations-unies (ONU), Sidi Mohamed Omar, a indiqué que 29 ans après le cessez-le-feu, le peuple sahraoui attend toujours l’autodétermination, sans qu’aucune condition favorable à l’organisation d’un référendum ne soit réunie.
Dans une interview accordée mercredi à Radio Algérie internationale (RAI), Sidi Mohamed Omar a précisé que «le dossier du Sahara occidental est en attente d’un règlement, conformément au plan de paix onusien», déplorant «l’absence de conditions favorables à l’organisation du référendum sur l’autodétermination».
Il a, en outre, rappelé la décision du Front Polisario du 30 octobre 2019 de revoir sa participation au processus de paix onusien au Sahara occidental, après s’être écarté de son cadre initial, fixé dans le plan conjoint de règlement ONU-OUA (UA actuellement).
Et de soutenir que ce plan, accepté par les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) en 1988, a été même adopté par le Conseil de sécurité.
Il a précisé, par ailleurs, que la poursuite de l’occupation avait conduit le peuple sahraoui à perdre confiance dans le processus de paix et que le Hirak populaire spontané dans la région de Guerguerat n’est qu’une façon d’exprimer leur mécontentement qui perdure 29 ans après le cessez-le-feu.
L’ONU et le Conseil de sécurité en particulier sont appelés aujourd’hui à assumer leurs responsabilités et à prendre des mesures sérieuses et opérationnelles pour garantir le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, a-t-il soutenu. S’agissant des démarches attendues de la communauté internationale, à quelques jours des délibérations du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental et les enjeux futurs, M. Mohamed Omar a affirmé que la question sahraouie connaît actuellement un rapport de force et un conflit d’intérêts, ajoutant que «la nature juridique et politique de la question du Sahara occidental, en tant que question de décolonisation, est claire et dénuée de toute ambiguïté».
Le diplomate sahraoui s’est interrogé «si l’ONU et la Communauté internationale permettront la domination de la loi du plus fort dans le cas du Sahara occidental, en tolérant la poursuite de l’occupation illégale de ce territoire par le Maroc ou bien défendront-elles les principes fondamentaux de l’ordre international actuel, et partant, la défense du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, en application des décisions de l’ONU et de ses principes relatifs à la décolonisation».
Et d’ajouter : «Parvenir à une solution durable, juste et pacifique à la question sahraouie à même de garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination, constituera un facteur essentiel pour un retour à la sécurité régionale et la création d’un climat de confiance et de rapprochement permettant aux peuples de la région de faire face aux défis communs en matière de développement durable et de renforcement de la paix et de la sécurité régionales».
Hani T.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img