Trente-deux jours après sa prise en charge à Berlin dans un état grave à la suite d’un empoisonnement présumé au Novitchok, l’opposant russe Alexeï Navalny a été autorisé à quitter l’hôpital et pourrait désormais envisager de retourner en Russie. «L’état de santé du patient s’est amélioré au point que les soins intensifs ont pu être interrompus», a annoncé dans un communiqué l’hôpital berlinois de la Charité, un des plus réputés au monde.
«Au vu du déroulement du traitement à ce stade et de l’état actuel du patient, les médecins considèrent qu’un rétablissement complet est possible», a ajouté l’établissement de pointe.
Il pourrait rentrer en Russie prochainement. Interrogée par l’AFP le 15 septembre quant à un retour de l’opposant en Russie une fois rétabli, sa porte-parole avait répondu qu’«il n’avait jamais été question d’autre chose».
M. Navalny, 44 ans, a posté ces derniers jours plusieurs photos sur Instagram où il apparaît amaigri, les yeux encore cernés. Sur l’une d’elles, il esquisse un léger sourire, en compagnie de sa femme, sur un balcon de La Charité. «Les éventuelles conséquences à long terme de l’empoisonnement grave ne peuvent être évaluées qu’au cours de la suite du traitement», a rappelé dans son communiqué l’hôpital berlinois.
Victime d’un malaise au cours d’un vol en Russie le 20 août, Alexeï Navalny a d’abord été admis dans un établissement sibérien avant d’être transféré en Allemagne, où il a été conclu à un empoisonnement au Novitchok, une substance neurotoxique conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires.
Selon les soutiens de M. Navalny, des traces de Novitchok ont notamment été retrouvées sur une bouteille d’eau ramassée dans sa chambre d’hôtel en Sibérie, où il était en campagne pour soutenir des candidats à des élections locales. Plusieurs laboratoires spécialisés allemand, français et suédois, ont déterminé qu’il avait bel et bien été victime d’un empoisonnement à un agent neurotoxique de type Novitchok, ce que Moscou continue de contester avec vigueur.
Vladimir Poutine a décrit l’opposant avec mépris lors d’un entretien avec le président français Emmanuel Macron le 14 septembre, a rapporté le quotidien «Le Monde».
Le président russe aurait ainsi affirmé à propos de son opposant qu’il avait déjà simulé des malaises par le passé et commis des actes illégaux.
Vladimir Poutine a aussi justifié l’absence d’enquête officielle en Russie par le fait que Berlin et Paris n’auraient pas communiqué aux autorités russes les analyses réalisées dans leurs laboratoires.