A la façon énergique dont la Justice américaine va désormais à l’encontre de Donald Trump, après avoir longtemps hésité à son sujet, par crainte sans doute de déclencher une tempête politique aux conséquences incalculables, on sent bien que son plan est non seulement arrêté mais qu’il est déjà en phase d’exécution. Il semble bien qu’on n’attendra pas longtemps avant de savoir exactement à quoi s’en tenir précisément. Pour on ne sait encore quelle raison, l’administration Biden, qui forcément se tient en retrait, a décidé d’agir en vue de la neutralisation de Trump, à un moment qui en principe ne s’y prête pas compte tenu de sa proximité avec une échéance électorale majeure, les élections de mi-mandat prévues pour novembre prochain. Tout indique toutefois qu’entre le risque d’être accusée d’instrumentalisation de la justice contre un adversaire à l’approche d’une élection importante, et celui de subir à cette occasion plus qu’une défaite électorale une mort politique, elle a choisi de prendre le premier. Des deux maux elle a choisi le moindre, ou à tout le moins celui qui lui paraissait comme tel.
Elle a jugé qu’il valait mieux pour elle enfreindre la règle de bonne conduite recommandant de ne pas actionner la justice pour désarçonner un adversaire dans les trois mois précédant un rendez-vous électoral capital, que subir une défaite dont peut-être ni elle ni les démocrates dans leur ensemble ne se relèveraient jamais. Après une perquisition au domicile en Floride de Trump, suivie de la publication du mandat dont étaient porteurs alors les enquêteurs du FBI, et de celle de l’inventaire des documents collectés sur les lieux, dont certains comme il fallait s’y attendre étaient marqués top-secret, par son ampleur une procédure sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis, la suite logique devrait être la mise en accusation de l’ex-président des Etats-Unis, soit pour un délit soit pour un crime. En fait, si au bout du compte c’est pour un délit que Trump est poursuivi, comme celui par exemple de détention illégale de documents officiels sensibles, ce serait comme si la montagne avait accouché d’une souris. Dans ce cas, l’effet boomerang est assuré, c’est-à-dire que les républicains remporteront les élections de mi-mandat, et mettront du même coup fin à la «persécution» de Trump par les démocrates. Pire encore, les chances que Trump non seulement se représente en 2024 mais l’emporte s’en trouveront considérablement accrues. Les démocrates, en réalité, en ont déjà trop fait pour se permettre à la fin une solution moyenne, consistant à assigner Trump en justice mais dans un cas relativement bénin. Au point où ils en sont, ils ne peuvent que le charger d’un crime capital, comme celui de destiner des documents de la plus haute sensibilité aux Russes. De haute trahison autrement dit. Toute autre issue est de nature à se retourner contre eux. Cette affaire est en effet de celles qui nécessairement finissent mal, soit pour un camp soit pour un autre. Elle pourrait même mal finir pour les deux à la fois. C’est ce qui se passerait en particulier si la violence s’en mêlait. Certains indices le laissent penser, celui de la tentative d’un partisan de Trump de forcer l’entrée d’un local du FBI à Cincinnati en Ohio
n’étant pas le moindre. Une course-poursuite s’en est suivie, qui s’est terminée par la mort du justicier.
M. H.