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jeudi 30 mars 2023

Royaume-Uni: Victoire «historique» des conservateurs de Boris Johnson dans un bastion travailliste

Les conservateurs de Boris Johnson ont salué, hier, une victoire «historique» après avoir ravi un bastion travailliste dans le Nord-Est de l’Angleterre, à l’issue d’élections locales à la valeur de test pour le pouvoir et l’unité du Royaume-Uni.
Le Parti conservateur a réussi à faire élire une députée à Hartlepool, pour la première fois en plus de cinquante ans dans ce bastion travailliste et pro-Brexit, infligeant un véritable camouflet au Labour et à son chef, Keir Starmer.
Cette victoire renforce les tories après leur prise, lors des législatives de 2019, du «mur rouge» travailliste, ces régions du Nord de l’Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.
Jill Mortimer qui succédera à l’élu sortant, démissionnaire en raison d’accusations de harcèlement sexuel, a recueilli plus de 15 000 voix, doublant presque le score de son adversaire travailliste et europhile.
Avant même les résultats officiels, un ballon géant représentant le Premier ministre Boris Johnson, bras et pouces levés en signe de victoire, avait été érigé devant le bureau de dépouillement.
Le dirigeant a passé sans encombre son premier test électoral depuis le raz-de-marée conservateur engrangé aux législatives et l’entrée en vigueur du Brexit.
«Ne l’oublions pas : Johnson a réalisé le Brexit, le Premier ministre est populaire parmi les électeurs ayant voté ‘’leave’’, le gouvernement tory a dépensé des sommes astronomiques durant la pandémie et a chapeauté une campagne de vaccination très réussie contre le coronavirus, et l’économie rebondit», a analysé sur Twitter Jane Green, professeur de sciences politiques à l’université d’Oxford.
Des éléments qui pèsent plus lourd que le très mauvais bilan de la pandémie (plus de 127 000 morts) et les récents scandales ayant mis en exergue les liens très proches entre pouvoir et intérêts privés.
Pour le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, c’est une humiliation et de mauvais augure pour son objectif de reconstruire le Labour avant les prochaines élections générales de 2024. Avec une ligne plus centriste que son prédécesseur Jeremy Corbyn, il avait promis de remettre le parti sur les rails en prenant la tête de la formation quelques mois après sa débâcle aux législatives.
Les appels au changement ont rapidement fusé chez les travaillistes. «Keir Starmer doit réfléchir à deux fois à sa stratégie», a tweeté la députée Diane Abbott.
«Nous reculons dans des zones où nous devons gagner. La tête du Labour doit urgemment changer de direction», a abondé son collègue Richard Burgon.
Cette élection partielle était organisée dans le cadre d’un scrutin local et régional en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles, le plus important en près de cinquante ans, reporté d’un an en raison de la pandémie.
En tout, 48 millions d’électeurs étaient appelés à renouveler quelque 5 000 sièges dans 143 Assemblées locales en Angleterre, les Parlements gallois et écossais ainsi que 13 maires, notamment dans la capitale Londres.

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