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samedi 1 avril 2023

Rideaux toujours baissés : Les commerçants jouent les prolongations de l’Aïd

Si l’absence des commerçants durant les deux jours de l’Aïd reste tolérable, les citoyens se plaignent des rideaux qui restent baissés les jours qui suivent la fête. Une pratique qui ne date pas d’aujourd’hui et pénalise les consommateurs.

Par Thinhinene Khouchi

En dépit des mises en garde du ministère du Commerce quant à la permanence des commerçants durant les deux jours de l’Aïd, et surtout les jours qui suivent, un bon nombre de magasins de la capitale sont restés fermés. Lors d’une virée à travers les rues d’Alger hier, soit le troisième jour de l’Aïd, nous avons constaté que plusieurs commerçants ont décidé de prolongé la fête en gardant le rideau baissé. Les grands déserteurs restent les vendeurs des légumes et fruits qui ont décidé de ne pas reprendre le service après les deux jours de l’Aïd, et ceux qui ont ouvert affichent des prix exorbitants. En effet, la pomme de terre a été vendue hier à 150 DA le kilo, du jamais vu ! La courgette est à 180 DA, la tomate entre 140 et 170 DA, la carotte à plus de 100 DA, la salade jusqu’à 150 DA… Les fruits sont hors de portée, notamment la banane qui a atteint les 340 DA, soit une augmentation de 60 DA. Malek, un père de famille rencontré hier devant le seul commerçant de légumes ouvert dans son quartier, nous confie : «Gare à celui qui oublie de faire son stock la veille de l’Aïd, car le seul commerçant qui maintient le service fait la loi et affiche les prix qu’il veut sans que personne n’intervienne. C’est comme ça et cela ne concerne pas que les deux jours de l’Aïd, ça continue une semaine après». Même cas pour les boulangeries qui n’ont pas repris le service hier. En effet, le pain s’est fait rare. «A Alger-Centre, les commerçants de mon quartier étaient presque tous fermés. Le boulanger où j’ai l’habitude de faire un crochet le matin était lui aussi fermé les deux jours de l’Aïd et aujourd’hui aussi», s’indigne Mouloud qui précise qu’il «fait ça à chaque Aïd». «La majorité des artisans boulangers qui travaillent à Alger résident dans d’autres wilayas du pays. Ils sont alors contraints d’aller passer la fête auprès de leurs proches, mais souvent ils s’oublient ! Ils restent plus que prévu, cette situation peut durer jusqu’à 4 ou 5 jours», nous explique notre interlocuteur, propriétaire d’une boulangerie située à Alger-Centre et qui a repris hier, habitué depuis des années à cette pratique adoptée par ses collègues. Enfin, il est à noter que la majorité des commerces d’alimentation générale ont maintenu le service au profit des habitants de la capitale durant l’Aïd et hier aussi. Pour Salah, gérant d’une petite supérette dans la commune de Ain Benian, «l’Aïd c’est deux jours seulement, pas une semaine. Il faut donc que les clients habituels nous trouvent ouverts pour ne pas leur causer de désagrément».

T. K.

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