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samedi 1 avril 2023

Réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine : Tebboune appelle RASD et Maroc à des pourparlers «directs et sérieux»

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé, avant-hier, la République arabe sahraouie démocratique et le Royaume du Maroc à s’engager dans des pourparlers «directs et sérieux», sous l’égide de l’Union africaine et de l’ONU.

Par Aomar Fekrache

Dans son allocution, lors de la réunion en visioconférence du Conseil de paix et de sécurité de l’UA au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, le président de la République a déclaré : «L’occasion nous est donnée aujourd’hui d’examiner la situation grave au Sahara occidental, avec l’espoir de voir nos délibérations aboutir à des mesures concrètes et efficaces pour cristalliser une solution durable à ce conflit, qui n’a que trop duré mais qui ne saurait avoir de délai de prescription». «Notre réunion, a indiqué le Président, intervient, comme c’est déjà expliqué, dans l’objectif de réunir les conditions d’un nouveau cessez-le-feu entre la RASD et le Royaume du Maroc, et d’œuvrer à la réalisation d’une solution juste et permanente, à même de garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et clore définitivement les dossiers de décolonisation en Afrique», ajoutant que «l’Afrique, qui a vaincu l’occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l’apartheid, se doit aujourd’hui d’en finir avec le dernier foyer colonial dans notre continent». «L’échec du cessez-le-feu, suite à la violation d’un accord en vigueur depuis 1991 et l’escalade dangereuse que connaît le conflit au Sahara occidental, n’est que la résultante de décennies de politique de blocage et de ralentissement systématiques des Plans de règlement, de contournement du processus de négociations et de tentatives récurrentes d’imposer le fait accompli dans le territoire d’un Etat membre fondateur de l’UA», a-t-il fait observer. Tebboune a cité, entre autres, l’exploitation illégale des richesses, les démarches visant le changement de la composition démographique des territoires occupés, les violations systématiques menées à l’encontre de citoyennes et de citoyens sahraouis sans défense, outre les tentatives illégales pour modifier le statut du Sahara occidental. C’est pour cette raison, a indiqué le président de la République, que «nous invitons notre honorable Organisation à joindre sa voix à la nôtre pour demander au Secrétaire général de l’ONU de désigner immédiatement son représentant au Sahara occidental, de même que nous invitons l’ONU à donner, avec l’appui de l’UA, à la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), des ordres pour faire face aux violations des droits de l’homme au Sahara occidental». M. Tebboune a affirmé que «l’absence de prise en charge de la tragédie du peuple sahraoui, qui en a assez des atermoiements de l’ONU dans l’organisation d’un référendum, convenu depuis 30 ans, mais aussi le blocage sans précédent du processus politique, ont extrêmement exacerbé la situation». Face à ces développements dangereux, «notre organisation continentale qui avait eu un rôle historique dans l’élaboration et l’adoption du plan de règlement onusien ne peut rester silencieuse ou mise à l’écart», a souligné le Président Tebboune, ajoutant qu’il «est inconcevable d’entendre, après le déclenchement d’une guerre entre deux Etats membres de notre Organisation, des voix, ça et là, tentant d’avancer des arguments fallacieux pour la justifier». Face aux répercussions de ce conflit susceptible de compromettre la paix et la sécurité dans toute la région, M. Tebboune a plaidé pour «l’activation du rôle du CPS, en vertu des dispositions de son protocole constitutif, afin d’apaiser la situation et d’œuvrer à trouver une solution durable et équitable, conformément aux résolutions pertinentes de l’UA et de l’ONU».

A. F.

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