La semaine dernière Julien Bayou député et secrétaire général du parti écologiste français Europe Écologie les Verts (EELV) a décidé de céder sa place sous la pression médiatique après que sa collègue EELV de l’Assemblée Nationale Sandrine Rousseau ait divulgué à la presse de graves accusations à son encontre. Des accusations de sévices qui émanerait d’une ex-compagne de l’ex-dirigeant politique et qui selon Rousseau méritait une mise en retrait du député. Un sentiment partagé par de nombreuses personnalités écologistes à l’instar de Yannick Jadot lui-même ex-patron du mouvement. L’ancien candidat à la présidentielle plaidait ainsi pas plus tard que la semaine dernière pour sa mise en retrait. Aujourd’hui pourtant il estime que sa démission apparaît comme une « sanction » anormale. Invité sur BFMTV hier matin, Jadot est revenu sur l’affaire concernant Julien Bayou, accusé par l’intermédiaire de Sandrine Rousseau de « violences psychologiques » sur son ex-compagne. Dimanche dernier, l’ancien candidat à la présidentielle estimait sur les plateaux télévisés qu’« il serait bon qu’il quitte ses fonctions de coprésident du groupe à l’Assemblée Nationale et qu’on accélère sa mise en retrait du secrétariat national du parti ». Cinq jours plus tard, Julien Bayou a démissionné des deux instances et ne parle plus que par l’intermédiaire de son avocat. Mais Yannick Jadot se veut désormais plus nuancé. Il estime que son collègue « ne devrait pas être sanctionné ». « On ne sait pas pourquoi il est accusé », a ainsi reconnu l’écologiste, qui appelle à « laisser travailler la cellule ». Selon lui, la mise en retrait était nécessaire pour « donner de la sérénité à la cellule d’écoute ». Mais maintenant que celle-ci s’est transformée en démission, « ça apparaît comme une sanction » : « Et cette sanction-là, elle n’est pas normale. » « À partir du moment où la cellule n’a pas rendu son travail, on n’a pas à sanctionner quand y a pas de dépôt de plainte, quand on ne sait pas de quoi la personne au fond est soupçonnée ou accusée, et que cette personne n’a pas pu se défendre », a encore développé l’eurodéputé, dont le discours tranche étrangement avec celui prononcé quelques jours plus tôt : « Il peut y avoir à un moment donné pour la sérénité des débats une sorte de mise en retrait qui n’est pas une sanction, une démission, une exclusion. » Pourtant Jadot ne semble se soucier de la véracité des accusations portées contre Bayou qu’après que ce dernier ait dû, sous la pression de ses collègues et des réseaux sociaux, présenté sa démission. Peut-être aussi voit-il là aussi un précédent dangereux qui pourrait toucher quiconque, lui inclus. Reste à voir si le cas Bayou va pousser la gauche à se montrer plus rigoureuse avec les accusations et les mise à morts politique ou si au contraire ivres de leurs succès les nouveaux Robespierre de la NUPES (Nouvelle Union Populaire et Sociale) continueront à couper les têtes de ceux sur qui plane le moindre doute.