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vendredi 29 mars 2024

Responsabilités

Dès l’annonce des résultats de la présidentielle américaine au 9 novembre 2016, les démocrates, incrédules et choqués face à leur défaite au profit du candidat improbable Donald Trump, se sont mis à crier à la manipulation et à l’intervention d’une «main étrangère», seule manière d’expliquer les résultats d’Hillary Clinton. Dans leur ligne de mire, Moscou, qu’ils estiment être indubitablement derrière la victoire du milliardaire Républicain. Cinq ans plus tard, c’est au tour de la Russie d’annoncer avoir convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis pour lui présenter des «preuves irréfutables» de violations commises par les géants du numérique américains avant les élections législatives russes de mi-septembre. «Il y a qu’une seule raison (à cette convocation) : une ingérence dans les élections russes», a affirmé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur son compte Telegram. Dans un communiqué distinct publié sur son site Internet, le ministère a précisé que le diplomate américain, John Sullivan, s’était entretenu avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. «Il a été souligné au cours de la discussion que la partie russe dispose de preuves irréfutables d’une violation de la loi russe par les géants du numérique américains dans le contexte de la préparation et de la tenue des élections pour la Douma (la Chambre basse du Parlement)», a indiqué la diplomatie russe. Elle a ajouté avoir signifié à Washington le «caractère absolument inadmissible d’une ingérence dans les affaires intérieures de notre pays». Le ministère russe n’a pas précisé en détail de quelle violation il était question. Cette convocation intervient alors que le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, a adressé la semaine dernière un avertissement à Apple et Google face à leur refus de supprimer l’application de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny. Des législatives se tiendront du 17 au 19 septembre en Russie sans la participation des alliés de Alexeï Navalny, exclus du scrutin ou contraints à l’exil depuis l’interdiction de leurs organisations, déclarées en juin «extrémistes». Alexeï Navalny, condamné en février à deux ans et demi de prison dans une affaire qu’il dénonce comme politique, a appelé ses soutiens à utiliser son application pour trouver et voter pour les candidats les plus à même de battre ceux du Kremlin. Reste à voir comment les méricains répondront aux accusations de Moscou, eux qui ont toujours d’une façon ou d’une autre mis leur grain de sel dans les affaires internes de dizaines de nations et qui ont au lendemain des élections de 2016 eu à ressentir la violente violation de souveraineté que cela pouvait constituer. S’ils continuent à ignorer et les appels du Kremlin et à adopter la même politique interventionniste, ils ne pourront plus désormais se plaindre si d’autres pays décident de leur rendre la pareille.

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