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jeudi 23 mars 2023

Respect

Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, en tête parmi les candidats de gauche aux élections présidentielles dans les sondages, avec respectivement 10% et à 6% d’intentions de votes, avaient assez rapidement décliné l’idée d’une primaire à gauche pour la désignation d’un candidat unique. Pourtant, les organisateurs de la Primaire populaire se sont entêtés à garder leurs noms dans leur «scrutin». Au final, c’est Christiane Taubira, seule personnalité d’envergure de cette primaire à se prêter au jeu qui sort gagnante. Mais la joie de l’ancienne garde des Sceaux a été de courte durée. En effet, sitôt le résultat annoncé, les candidats favoris à gauche ont fait savoir qu’elles ne reconnaissaient absolument pas le résultat de ce vote auquel elles n’ont jamais par ailleurs pris part. Des déclarations qui ont provoqués l’ire de l’ex-ministre de la justice. Elle a dénoncé le «manque de respect» de ses concurrents qui refusent de reconnaître le résultat de cette consultation. Alors que l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo ont tous rejeté la proposition d’union de Christiane Taubira, celle-ci a regretté «cette réaction, cette hauteur, cette distance. Mépris est peut-être un mot trop fort, mais cette façon de tenir en distance de façon hautaine un processus démocratique ?». «Ça ressemble à cette forme de gouvernement, cette forme présidentielle que nous avons sous les yeux depuis cinq ans», a-t-elle ajouté, en référence à Emmanuel Macron. La Primaire populaire, «c’est une volonté citoyenne de rassemblement», a-t-elle défendu. «La démocratie, ce n’est pas un sentiment, ce sont des faits, près d’un demi-million de personnes ont décidé d’intervenir dans la campagne. Interrogée pour savoir si elle était une candidate de plus à gauche, elle s’est énervée : «Non, monsieur. Je suis une candidate de plus pour celles et ceux qui considèrent qu’un processus démocratique, ça ne vaut rien du tout, qu’un demi-million de personnes qui s’inscrivent et votent, ça ne vaut rien du tout». Mais «la question, ce n’est pas de savoir si je m’entends bien avec les autres candidates et candidats, si on est contents de boire un chocolat chaud ensemble. La question, c’est de répondre au problème du pouvoir d’achat de millions de Français, de s’assurer qu’ils ont des services publics sur l’ensemble du territoire, d’accompagner les métiers d’enseignement et les métiers du soin, etc»., a-t-elle martelé. Christiane Taubira est arrivée en tête de la primaire populaire où plus de 392 000 personnes ont voté devant Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Mais qu’elle récuse ou non le terme, l’ancienne ministre sera bien une candidate de gauche de plus qui grignotera une petite part d’un gâteau déjà maigre et qui n’a aujourd’hui, vraisemblablement, aucune chance de se retrouver au second tour de la présidentielle, rendant sa candidature d’autant plus anecdotique, à l’instar de celle d’autres aspirants à l’Élysée.

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