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samedi 3 juin 2023

Républicains

Manuel Valls, qui n’avait pas de mots assez durs pour décrire les ambitions présidentielles d’Emmanuel Macron en 2016, s’était depuis l’élection de ce dernier au poste de président de la République Française, transformé en un observateur particulièrement mielleux. L’ancien Premier-ministre était d’ailleurs rentré à Paris, après avoir tenté ses chances aux élections municipales barcelonaises, quelques semaines avant le remaniement ministériel de juillet dernier et n’avait pas assez de compliments sur la façon dont l’exécutif avait notamment géré la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19. Mais aujourd’hui, ignoré une fois encore par le président français, Valls laisse visiblement tomber son obséquiosité de façade et s’exprime fermement suite à l’attaque à l’arme blanche qui a fait deux blessés vendredi dans les rues de Paris. L’ex-Chef de gouvernement appelle à un «sursaut» contre l’islamisme qu’il considère comme «l’ennemi et le défi de ce début de siècle», après l’attaque au hachoir qui a fait deux blessés devant les anciens locaux de «Charlie Hebdo». «C’est toute la société française qui est placée par les djihadistes comme cible prioritaire, et notamment ceux qui incarnent le combat contre l’islam politique. C’est intolérable et cela demande un sursaut», déclare Manuel Valls dans un entretien accordé au «Parisien» dans son édition de hier. «Il faut clairement désigner l’islamisme comme l’ennemi et le défi de ce début de siècle», ajoute celui qui comme ex-Premier ministre de François Hollande a connu les attentats djihadistes qui ont endeuillé la France à partir de 2015. «La société s’est relâchée, nous nous sommes habitués à la violence ou à un antisémitisme virulent sur les réseaux. J’appelle à un changement d’état d’esprit. Il faut désigner clairement l’ennemi : c’est l’islamisme, le salafisme, les Frères musulmans, cet islam politique qui est un nouveau fascisme», souligne Manuel Valls. Celui-ci appelle à une «remobilisation du camp républicain et laïc» alors que se profile un projet de loi contre le «séparatisme», promis par l’exécutif. «Il faut arrêter de s’excuser d’être Français et républicain», fait valoir l’ex-candidat à la primaire socialiste pour la présidentielle de 2017, dénonçant une nouvelle fois les «deux gauches irréconciliables». Manuel Valls estime qu’Emmanuel Macron a changé sur le sujet et qu’il est désormais «loin de ce discours libéral libertaire qui était le sien avant». Il demande à nouveau l’interdiction du salafisme et souhaite reposer le débat sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires à l’université et pour les accompagnants de sorties scolaires. Un discours qui reste en adéquation avec les discours que tient Manuel Valls depuis des années et qui ont au début du mandat de François Hollande provoqué la polémique, car ressemblant aux «discours de l’extrême droite». Malheureusement, les nombreux attentats qui ont frappé la France dans les années suivantes n’ont fait que mettre en lumière la justesse des propos de Valls qui fut pendant de nombreuses années l’un des seuls à gauche à pointer du doigt les dangers de l’islamisme en France, alors que le reste de ses collègues se distancer de lui sur ces sujets sensibles.

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