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vendredi 29 mars 2024

Reprise prochaine des négociations de Vienne après cinq mois d’interruption

Après une interruption de cinq mois, les négociations de Vienne visant à relancer l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, doivent reprendre le 29 novembre prochain, l’Iran ayant finalement consenti, après bien des admonestations de la part des Américains et des Européens, à y revenir. On ne saurait sous-estimer l’importance de cette reprise, de l’issue de laquelle bien des choses dépendent, et d’abord la paix dans la région du Golfe, et peut-être dans le monde, selon bien sûr qu’elle est ou non couronnée de succès. Un deuxième échec, qu’il conduise à un nouvel arrêt ou à une rupture complète, serait en effet difficilement rattrapable. L’accord dans l’ensemble de ses dispositions n’est pas valable ad vitam aeternam ; sa mise en œuvre est limitée dans le temps. Dans sa forme actuelle, que continue de récuser les Etats-Unis tout en cherchant à le réintégrer, bien sûr pour mieux le faire réviser, il devra prendre fin en 2031, l’année où les quinze années d’application de l’accord seront passées. D’ici là, bien des clauses imposant des restrictions à l’Iran dans le domaine nucléaire (les fameuses «sunset clauses») tomberont d’elles-mêmes, les unes à la suite des autres, par le simple passage du temps.

Les négociations reprendront le 29 novembre suivant le même dispositif que celui d’avant l’interruption, c’est-à-dire que la délégation américaine ne siègera pas à la même table que les autres parties prenantes, mais qu’elle interviendra depuis l’extérieur, par le truchement des représentants européens. Voilà qui semble dire qu’aucun progrès n’a été réalisé pendant ces cinq derniers mois, que les négociations vont reprendre au point exact où elles se sont arrêtées. En fait, par des moyens indirects, celles-ci se sont poursuivies, au gré notamment des déclarations des responsables américains et iraniens, qui n’ont pas manqué, tenant lieu d’échanges et même parfois d’ouvertures, en dépit de la forme prise, constamment négative quant à elle. Ainsi, par exemple, de la dernière précision apportée par la diplomatie américaine, relative aux sanctions économiques, dont les Iraniens exigent la levée pure et simple, d’après laquelle l’administration Biden n’a l’intention d’annuler que celles que la précédente avait réintroduites au moment de son retrait de l’accord, en mai 2018. Seront maintenues en revanche toutes celles qui ne sont pas le fait des Etats-Unis. Or ce sont précisément ces sanctions, portant sur leurs exportations de pétrole, principale source de leurs revenus extérieurs, que les Iraniens sont le plus pressés de voir lever. Il y a tout lieu de croire que s’ils reviennent à la table des négociations, c’est surtout dans cette optique. Du côté américain, l’objectif reste sans doute de faire en sorte que les Iraniens ne puissent jamais fabriquer leur propre bombe atomique, ni avant 2031, ni au-delà. L’administration actuelle ne reprend pas à son compte les 12 propositions faites par la précédente au moment où elle se retirait de l’accord en 2018. Mais elle ne tient pas moins que cette dernière à la renégociation du deal iranien. Elle a suffisamment répété qu’elle ne laisserait pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire pour qu’il faille la croire. Une condition sine qua non que l’Iran serait disposé à satisfaire, s’il est bien vrai que son but n’est pas d’en fabriquer. Reste que pour ses alliés dans la région, pour Israël notamment, tout accord est une erreur funeste, qu’il faudrait s’atteler aussitôt à corriger. Lui ne se satisferait que de la complète destruction des installations nucléaires iraniennes. Et encore, ce ne serait que la moitié de ce qu’il faudrait faire, l’autre étant la liquidation de tous les Iraniens ayant compris comment fabriquer la bombe, quand bien même ils n’auraient nullement l’intention de la fabriquer. A la limite, à défaut de les assassiner, il accepterait qu’ils lui soient livrés, seul moyen pour lui de contrôler leurs actes.

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