Alors que la crise sanitaire a porté un coup très rude à l’économie nationale, certaines projections poussent à l’optimisme. Le Professeur en droit des affaires Ali Mebroukine détaille les indicateurs pour l’amorce d’une reprise qui débuterait dès 2022. L’économie va-t- elle repartir ? Le Professeur Mebroukine se veut très confiant et estime que c’est le cas. Invité, hier, de l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne 3, il s’est montré optimiste pour la croissance après la crise économique et sanitaire. Il tient également à ce que cette croissance soit accompagnée de «réformes rigoureuses». Mebroukine partage ainsi la vision du gouvernement qui prévoit une reprise de l’économie à partir de l’année prochaine. «La croissance va repartir en 2022», a-t-il indiqué. S’appuyant sur les données du ministre des Finances, il dira que ses prévisions ne sont pas loin de celles de la Banque mondiale. «La croissance va repartir l’année prochaine. Notre ministre des finances parle d’un rebond de 4 % et les chiffres donnés par la Banque mondiale ne sont pas très loin de ce ratio», a-t-il déclaré, sur les ondes de la radio Chaîne 3. Cette progression de la croissance économique, prévue dans la loi de finances (LF) 2021, est en relation avec le retour progressif de l’activité économique suite à l’amélioration de la situation sanitaire après le repli de la pandémie, avait expliqué auparavant le ministre des Finances. Une amélioration qui sera principalement tirée de l’amélioration de la croissance du secteur des hydrocarbures et hors hydrocarbures qui atteindraient 10,1 % et 3,2 % respectivement, selon la même source.
Toutefois, pour passer d’une économie dépendante des hydrocarbures à une économie productrice de richesses, le spécialiste en droit des affaires a appelé à consolider cette croissance «annoncée» par «des réformes rigoureuses».
L’Invité de la rédaction a affirmé qu’«il est normal que le Président prenne en compte la situation provoquée par la pandémie». Par ailleurs, Mebroukine a estimé que «la loi de finances 2022 doit s’inscrire dans le cadre d’une plus grande rigueur». Plus explicite, il a précisé que la rigueur budgétaire ne veut pas dire austérité. «Quand je dis rigueur budgétaire, je ne veux pas dire qu’il faut instaurer l’austérité mais plutôt la rationalisation des dépenses», a-t-il nuancé.
En plus d’une politique de rationalisation des dépenses qui mettrait fin «à la dérive budgétaire», le Professeur en droit des affaires Ali Mebroukine a recommandé l’arrêt des grands projets aux coûts exorbitants et revoir la politique d’exonération fiscale en évaluant tous les avantages consentis aux investisseurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Il a suggéré également de poser le problème du financement des entreprises publiques en vigueur depuis 40 ans. Interrogé sur la dévaluation du dinar, Mebroukine a appelé à l’arrêt de la cette politique pour relancer la consommation qui est le moteur de la croissance. «Il faut arrêter la dépréciation du dinar, il n’y a pas une raison objective pour procéder à une nouvelle dépréciation», a-t-il déclaré.
Louisa Ait Ramdane