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lundi 5 juin 2023

Renforcement du contrôle sur les produits pharmaceutiques: Médicaments «cabas» et psychotropes dans le viseur

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a reçu une délégation du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), conduite par son président, Noureddine Metioui, avec laquelle il a évoqué le renforcement du contrôle sur certains produits, notamment les médicaments appelés «cabas» et les psychotropes, a indiqué, hier, un communiqué du ministère.

Par Meriem Benchaouia
Cette rencontre, tenue jeudi au siège du ministère, s’inscrit dans le cadre de la concertation et de la coordination permanente avec les différents partenaires et particulièrement avec l’Ordre des pharmaciens en tant qu’institution et force de proposition, a précisé la même source. Elle a porté principalement sur «le renforcement du contrôle sur certains produits, notamment les médicaments dits ‘’cabas’’ et les psychotropes, ainsi que sur la nécessité de réorganiser le circuit de distribution à travers une rationalisation et une répartition équitable des volumes de ventes de médicaments pour garantir leur disponibilité à l’ensemble des officines et des patients du pays», explique le communiqué. Les discussions ont également permis aux deux parties d’aborder «la réglementation s’agissant des compléments alimentaires et le souhait de l’Ordre des pharmaciens de les voir assimiler à des produits pharmaceutiques, ce qui permettra d’assurer un meilleur contrôle de leur importation et de leur production et surtout leur dispensation et leur consommation dans l’intérêt des citoyens et de la préservation de leur santé», ajoute le document. Elles ont porté, d’autre part, sur le nouveau code de déontologie pharmaceutique actuellement en cours d’élaboration par le CNOP, notamment sur les aspects relatifs aux bonnes pratiques de fabrication et de distribution, ainsi qu’à l’exercice officinal et aux missions et devoirs des différents pharmaciens directeurs techniques et leurs assistants, selon la même source. Le ministre a, à cette occasion, «clarifier ses propos quant aux pharmaciens directeurs techniques des établissements spécialisés dans les équipements médicaux et de préciser que des aménagements réglementaires seront apportés non pas pour supprimer le poste mais pour reconsidérer sa place et son rôle, ainsi que la possibilité/nécessité de les assister par des ingénieurs, notamment biomédicaux», lit-on dans le communiqué.

L’Algérie assure 70 % de ses besoins grâce à la formation
Le vice-président de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP), Dr Prosper Hiag, a salué la couverture par l’Algérie de plus de 70 % de ses besoins nationaux dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, grâce à la qualité de formation assurée par les Universités algériennes dans cette spécialité. Intervenant au 6e séminaire de la Fédération algérienne de pharmacie (FAP) qui s’est tenu du 21 au 23 décembre, M. Hiag, qui représente des pays africains à la FIP, a appelé à «l’unification des programmes pédagogiques à l’Université et à relever le défi pour garantir l’autonomie continentale et garantir des médicaments de qualité», en prenant pour exemple «le modèle de l’Algérie en termes de couverture nationale» dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Pour sa part, le président de la FAP, Pr Abdelhakim Boudis, a souligné que la 6e édition du séminaire a mis en avant le progrès enregistré dans le domaine de la formation en Afrique, en coopération avec la Faculté de pharmacie de Bordeaux (France), liée d’un partenariat avec la Faculté de pharmacie de l’Université d’Alger pour profiter de l’expérience des pays développés et promouvoir la filière pharmacie en tant que «maillon fort» dans le système de santé. L’expert en pharmacie a mis en avant le rôle du pharmacien dans l’enseignement thérapeutique et l’effet de la médecine de précision et du numérique sur la production de médicaments. Intervenant à l’occasion, le doyen de la Faculté de pharmacie de l’Université d’Alger, Professeur Reda Djidjik, a rappelé le rôle du pharmacien lors des différentes crises sanitaires, notamment la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) qui avait contraint l’Université algérienne à recourir à l’enseignement à distance, une méthode fortement appréciée par les étudiants et les enseignants pour éviter l’année blanche. Le chef du département pharmacie à la Faculté de médecine de l’Université de Tizi Ouzou a salué les nouvelles mesures prises par les autorités publiques pour encourager la création de start-up, estimant que l’Université doit accompagner les nouveaux diplômés intéressés par cette démarche, à la faveur de ses relations avec les entreprises nationales pour le développement de l’économie nationale. Le Professeur Kamel Mansouri, expert en industrie pharmaceutique, a mis en avant les efforts de l’Université algérienne pour actualiser les programmes pédagogiques à l’avenir, notamment dans le domaine pharmaceutique, pour faire face à différentes crises sanitaires. De son côté, le doyen de la Faculté de pharmacie de l’Université de Bordeaux, le Professeur Nicolas Sevenet, s’est félicité du niveau atteint par la filière pharmacie en Algérie, soulignant l’importance de la coopération internationale dans cette spécialité à l’avenir pour «éviter au monde une crise comme celle induite par la propagation de la pandémie Covid-19» et faire face aux urgences sanitaires. Le Professeur Papa Madieye Gueye, spécialiste en pharmacie à l’Université de Dakar (Sénégal), a plaidé, quant à lui, pour l’échange d’expériences et la promotion de la coopération entre les Universités africaines pour améliorer le niveau de formation et développer l’industrie pharmaceutique à l’avenir.
M. B.

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