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jeudi 28 mars 2024

Rencontre gouvernement-walis / Le Président Tebboune : » Les walis n’ont pas à attendre les instructions centrales »

Présidant l’ouverture des travaux de la rencontre périodique Gouvernement- walis, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué hier, le bilan de ce qui a été réalisé durant l’année passée ainsi que les perspectives pour l’exercice 2023. Il a également instruit les walis à prendre plus d’initiatives pour accélérer le développement local.

Par: Louisa A.R.

Dans son discours, le chef de l’Etat s’est dit satisfait des réalisations enregistrées en matière de développement local, en soulignant que  » l’année 2023 sera marquée par l’accélération de la réalisation des projets et le renforcement des acquis, de l’amélioration des conditions de vie du citoyen qui demeure en tête de nos priorités ». De plus, l’année 2023 sera celle de l’efficacité, de l’amélioration du niveau de vie et du pouvoir d’achat, et de la réduction de l’inflation, a-t-il ajouté.

Les walis habilités à prendre des décisions sauf pour l’Education et la défense nationales

L’évaluation du chef de l’Etat est plutôt positive. « Les walis ont participé à la résolution des problèmes qui entravaient les institutions pour des raisons bureaucratiques ou des vides juridiques », a-t-il reconnu.  Les résultats des décisions prises par les walis avaient permis, en peu de temps, a-t-il souligné, de créer entre 600 et 700 micro, petites, moyennes et grandes unités économiques, contribuant au développement local.  Des décisions qui ont également permis, a-t-il dit, «la création de 52.000 emplois au moment où le monde fait face à une crise économique difficile.
Face à ces résultats positifs, le président Tebboune, a appelé les chefs de l’exécutif des wilayas à prendre des initiatives au niveau local pour relancer l’économie.   « Vous n’avez pas à attendre les instructions centrales », a-t-il martelé.   Pour lui, le wali s’apparente à un « chef du gouvernement dans sa wilaya. « Au niveau local le wali a tous les pouvoirs. Le walis est le chef du gouvernement de sa wilaya. « Tous les directeurs sont sous son autorité. S’il  voit qu’un secteur ne fonctionne pas, il a le droit d’intervenir. Il peut empêcher la nomination d’un directeur faisant l’objet de soupçons ou n’ayant pas les compétences requises ».  Les walis sont habilités à prendre des décisions sauf pour l’éducation et la défense nationales », a-t-il soutenu. D’ailleurs, les walis seront évalués sur leur capacité à encourager l’investissement, à contribuer à la création de postes d’emploi et à gérer le foncier.

 Un taux de croissance de 5% prévu en 2023

Les réserves de change de l’Algérie ont franchi la barre des 60 milliards de dollars alors que la croissance économique a enregistré un taux de 4,1% en 2022 et devrait atteindre 5% en 2023, a indiqué le président de la République.
Il a évoqué les indicateurs et les résultats positifs obtenus au cours des trois dernières années, grâce à la stratégie de développement mise en place. Parmi ces résultats ayant permis la création d’une dynamique économique, le président de la République a cité la réduction de la facture d’importation d’un montant allant de 36 Mds USD à 38 Mds USD contre 63 Mds USD par an par le passé à cause des surfacturations et de la dilapidation des deniers publics. « Il n’y a plus d’importation déguisée », a-t-il rassuré.
« Nous allons continuer à réduire ces importations car il y a encore des abus, mais  sans priver le citoyen de quoi que ce soit » a tenu à rassurer le chef de l’Etat. Parmi les autres résultats positifs, le président de la République a évoqué l’augmentation des exportations hors hydrocarbures. Pour la première fois, les exportations ont augmenté de 1,7 milliard de dollars en 2019 à 5 milliards de dollars en 2021 puis à 7 milliards de dollars en 2022, soit une hausse annuelle de 30%, a-t-il précisé.
Selon le Chef de l’Etat les indicateurs économiques de l’Algérie s’améliorent, malgré un taux d’inflation élevé. « Le taux d’inflation était de 9 % en 2022, un taux inacceptable mais comparé à d’autres pays qui enregistrent un taux à deux chiffres, il est mieux », a-t-il estimé.

Une hausse des salaires de 47 % pour les fonctionnaires d’ici fin d’année

Le président de la République a, par ailleurs, reconnu que les salaires étaient « insuffisants ». Il a annoncé que le seuil des salaires sera augmenté pour atteindre 47% d’ici fin 2023 et début 2024.
Pour les projets inscrit pour cette année concernant le volet de l’industrie, Tebboune a annoncé que l’Algérie atteindra l’autosuffisance en matière de production d’huile de table en 2023. Et, il a évoqué le projet d’une usine de raffinage de sucre à partir de la betterave. Il a ainsi rappelé que l’année en cours verra le lancement de la première usine algérienne de production de sucre.

 Dernier appel de Tebboune aux détenteurs de capitaux en dehors des circuits bancaires

Le président Tebboune vient de lancer un dernier appel à tous ceux qui ont thésaurisé des sommes colossales de les déposer rapidement dans le circuit bancaire. «Je lance un dernier appel à ceux qui ont accumulé de l’argent dans leurs foyers pour qu’ils le déposent dans les banques», a-t-il dit. « Nous leur avons donné toutes les garanties pour qu’ils puissent déposer leur argent dans les banques sans être inquiétés ». « Investissez votre argent pour le développement du pays », a t-il exhorté.
Il a rappelé à ce propos que l’État a accordé de nombreuses garanties pour protéger le citoyen et l’économie nationale. Il donne comme meilleur argument la rupture totale avec les pratiques du passé et la lutte contre toute forme de corruption.
Évoquant la récupération de l’argent détourné, le président Tebboune a révélé qu’une somme de 500 milliards de centimes a été retrouvée chez une seule famille. « Le peuple algérien a été informé sur les montants colossaux de l’argent détourné restitué par l’Etat. Nous ne transigerons pas ».

 Les walis à l’écoute du citoyen

Par ailleurs, le président de la République a donné des instructions aux walis pour créer des espaces de dialogue régulier avec l’Observatoire national de la société civile afin d’écouter les préoccupations exprimées au nom du peuple. L’Observatoire représente le citoyen dans toute sa composante, étant une instance habilitée en vertu de la Constitution à s’exprimer en son nom, a-t-il dit.
Aussi, il a appelé à adopter un dialogue régulier entre les walis et le Haut Conseil de la jeunesse, affirmant que le médiateur de la République doit écouter et transmettre les préoccupations du citoyen, et redresser la situation si possible.

Louisa A.R.

 

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