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vendredi 31 mars 2023

Remplacement

Le président Mahmoud Abbas souvent critiqué par ses pro-pres administrés et particulièrement à Ghaza où le Hamas règne en maitre, et dont le long mandat (17 ans) à la tête de l’Autorité palestinienne fait tiquer a appelé dimanche soir à des « réformes » et à la « fin des divisions internes » à l’ouverture d’une rare réunion de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) visant à combler des postes-clés. Le président qui aura 87 ans cette année a prononcé en soirée un discours devant les 124 membres du conseil central qui doit approuver les remplacements de l’ancien secrétaire général Saëb Erakat, décédé en 2020 après avoir contracté le coronavirus, et de l’ancienne membre du comité exécutif Hanane Achraoui, qui a démissionné. «Nous portons une grande attention au processus de réforme et nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour y parvenir», a déclaré le président Abbas en appelant à la «fin immédiate des querelles internes» au sein de l’Autorité palestinienne, selon les extraits diffusés par la télévision locale. «Nos contacts avec les Israéliens ne sont pas un substitut à une solution politique fondée sur le droit international», a ajouté Abbas qui s’est rendu en Israël fin décembre, avec des proches conseillers comme Hussein al-Cheikh et Majed Faraj, pour discuter avec le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. Actuellement ministre des Affaires civiles et ténor du Fatah, parti de Mahmoud Abbas, Hussein al-Cheikh est pressenti pour le poste de négociateur en chef de l’OLP et est considéré comme un successeur potentiel au président palestinien, même s’il ne jouit pas d’une forte popularité. De façon générale, les institutions palestiniennes sont de plus en plus décriées. Le président Abbas, élu en 2005 et dont le mandat devait s’achever en 2009, est au plus bas dans les sondages et des manifestations se sont multipliées en Cisjordanie l’an passé pour appeler à sa démission. Il avait annulé en avril la présidentielle et les législatives prévues en mai, les premières en 15 ans, arguant que le scrutin n’était pas garanti à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville sainte occupé et annexé par Israël qui y refuse la tenue de ces élections. «Notre but est de tenir la présidentielle et les législatives dès que nous pourrons tenir ces scrutins à Jérusalem», a déclaré dimanche soir, Mahmoud Abbas, sans fournir d’échéances ni dire comment il allait s’y prendre pour organiser ces scrutins à Jérusalem-Est, où vivent plus de 300.000 Palestiniens. Avant même qu’elle ne débute, la réunion du Conseil central de l’OLP faisait l’objet d’un boycott de la part de nombre de factions de gauche et d’appels à des manifestations en Cisjordanie et à Ghaza réclamant la démission de Mahmoud Abbas. Des centaines de personnes s’étaient rassemblées ce dimanche dans le centre de Ghaza à l’initiative du mouvement islamiste Hamas au pouvoir localement. Le Hamas ne fait pas partie de l’OLP, mais souhaiterait intégrer cette organisation reconnue internationalement comme représentant du peuple palestinien. Ainsi, si Abbas a réussi à se maintenir contre vents et marées à la tête de l’AP, c’est aujourd’hui son âge qui lui impose de proposer une alternative à son peuple qui en plus de la situation que lui font subir les dirigeants israéliens doit également subir des dirigeants désunis qui plutôt que de travailler ensemble préfèrent se tirer dans les pattes. Reste à voir si cette fois-ci Abbas tiendra sa promesse d’organiser des élections présidentielles prochainement ou si une fois encore cette échéance sera repoussée préférant mener des guerres de chapelles plutôt que de se focaliser sur l’intérêt supérieur du peuple palestinien.

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