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vendredi 29 mars 2024

Refus

L’initiative de la Primaire populaire, en plus de ne pas susciter l’enthousiasme des sympathisants de gauche, contrarie par ailleurs plusieurs des candidats qui ont été intégrés, malgré eux, à cette démarche. La France Insoumise demande effectivement aux organisateurs de retirer le nom de Jean-Luc Mélenchon du scrutin, qui se tiendra du 27 au 30 janvier, en vue de l’élection présidentielle. Anne Hidalgo et Yannick Jadot avaient déjà il y a quelques jours annoncé qu’ils ne souhaitaient pas faire partie de cette primaire, notamment suite à la divulgation d’une vidéo polémique du directeur politique, Samuel Grzybowski. La vidéo était initialement destinée aux bénévoles de la Primaire populaire et se retrouve désormais brandie par ses opposants. Dans une courte séquence tenue via l’application Zoom et relayée sur les réseaux sociaux, on voit Grzybowski, l’un des fondateurs de l’initiative citoyenne qui veut départager les candidats de gauche à l’élection présidentielle, affirmer que le « but du pôle politique, c’est d’empêcher que (…) Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot (…) puissent avoir les 500 signatures » nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle. Mathilde Imer, l’autre porte-parole du mouvement, dénonce la fuite « d’une vidéo à usage interne, sortie de son contexte ». Elle juge que celle-ci est utilisée « pour discréditer » le projet de la Primaire populaire mais convient d’« une maladresse sur la forme ». « Nos adversaires ne sont pas Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo mais Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Éric Zemmour, Marine Le Pen », rappelle-t-elle. « Je regrette ce ton et cette manière non diplomatique de présenter notre stratégie connue de tous », ajoute Samuel Grzybowski, qui précise que l’extrait date de début octobre 2021 selon lui, à un moment où « aucun candidat ne nous avait répondu ». La vidéo date en fait du 2 novembre et elle est disponible publiquement sur la chaîne YouTube de la Primaire Populaire. Contrairement à l’interprétation qui peut être faite, « la position de la Primaire populaire n’a jamais été antiparti », tentent de corriger les responsables de la primaire, qui assument néanmoins « le rapport de force » face aux partis. La Primaire populaire compte bien utiliser « la masse, les parrainages et la dynamique dans les sondages » dans leur bras de fer, et les partis le savent depuis longtemps, selon Mathilde Imer et Samuel Grzybowski. Mardi déjà les « insoumis » avaient demandé aux organisateurs de la Primaire populaire de ne plus impliquer leur candidat, Jean-Luc Mélenchon. Ils dénonçaient une démarche « insincère » qui, selon eux, « instrumentalise les aspirations au rassemblement » de la gauche. Même chose du côté de Hidalgo qui s’est dit « très choquée » sur les méthodes de la Primaire populaire et affirme qu’elle « ne tiendra aucun compte » des résultats du scrutin citoyen. Pour sa part, Yannick Jadot estime que la Primaire populaire « est une machine à perdre ». C’est un processus « où il n’y a pas d’enjeu d’idées, pas de débat », déplore candidat EELV à l’élection présidentielle. Cette primaire, faute d’imprimer parmi les sympathisants de gauche trouve ses relais parmi les médias et une centaine de personnalités de la scène artistique française. Pourtant, avec les refus de plusieurs des candidats dont les noms seront soumis aux votes le 27 janvier prochain, de coopérer, cette initiative est surtout bien inutile et ne servira vraisemblablement qu’à donner une légitimité à Christiane Taubira qui continue à stagner autour des 5% d’intentions de vote.

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