Si les sondages sur l’élection présidentielle française ont présenté de façon assez fidèle le poids électoral que représente Anne Hidalgo, la candidate du Parti socialiste, la maire de Paris, elle, refusait d’accepter ces chiffres, oscillant entre 1 et 2 % d’intentions de vote, et assurait que le jour du premier tour ses résultats risquaient de créer la surprise. Au final, son score de 1.75 % des suffrages a été particulièrement fidèle à ceux indiqués par les études d’opinion. Mais le fiasco de Hidalgo n’est pas que le sien. En effet, le PS et ceux qui le dirigent aujourd’hui sont aussi tributaires de cet échec alors qu’ils se sont acharnés à imposer à toute force la candidature de l’édile parisienne. Or, aujourd’hui, il n’est déjà plus temps de se lamenter sur cette défaite mais bien de préparer les élections législatives de juin prochain. Pour ce faire, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’est dit, sans surprise, prêt à engager un dialogue avec Jean-Luc Mélenchon pour les législatives. Un dialogue de sourd visiblement, les députés de La France Insoumise refusant toute alliance. La chef des députés LFI, Mathilde Panot, a en effet répondu qu’il n’y aurait pas de discussions avec le PS et que ce refus était «définitif». Alors que les Insoumis ont proposé vendredi aux écologistes et aux communistes de former une coalition pour les législatives des 12 et 19 juin, mais en excluant le Parti socialiste, Olivier Faure assure que «(sa) main est tendue», dans un entretien au journal «Libération». «Je suis prêt à engager un dialogue à la condition que ce ne soit pas la mise en scène d’un poker menteur», explique le Premier secrétaire qui, au soir du premier tour, avait appelé à «un pacte pour la justice sociale et écologique». Il pose quelques principes pour un accord : «D’abord, viser des candidats uniques partout où la menace de l’extrême droite existe. Ensuite, éviter les duels fratricides chaque fois qu’il y a un sortant de gauche ou écologiste». «Enfin, s’accorder le plus souvent possible sur le ou la candidate qui a le plus de chances de l’emporter face aux droites, en prenant en compte les résultats des derniers scrutins, de la dynamique propre à la présidentielle et des implantations territoriales», poursuit-il. La présidente du groupe des députés La France Insoumise, Mathilde Panot, a répondu dans le JDD qu’il n’y aurait «pas de discussions» de son parti avec le PS, «et ce refus est définitif». «Le PS a été très clair», argumente-t-elle. «La candidate PS Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous. Nous avons pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande». Elle précise aussi que les candidats écologiste Yannick Jadot et communiste Fabien Roussel «doivent rendre des comptes à propos de leurs nombreuses attaques envers Mélenchon, c’est un préalable». «On ne demande pas un exercice de flagellation publique», explique-t-elle. «Mais ils nous doivent des explications. Hier pour Jadot, nous étions les amis de Poutine. Aujourd’hui, cela ne semble pas empêcher son parti de vouloir discuter avec nous». Le PS qui continue, malgré le piteux résultat de Benoit Hamon en 2017 et le ridicule résultat de Hidalgo aujourd’hui, à croire qu’il pèse encore sur la scène politique française, se fait ainsi humilier par les Insoumis qui refusent même de lui lancer des miettes de pain pour espérer garder quelques députés à l’Assemblée nationale en juin prochain. Reste à voir si les Français continueront à faire confiance à leurs représentants socialistes au Parlement et permettront ainsi au parti de continuer à pouvoir se reposer tout du moins sur son implantation locale.