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vendredi 29 mars 2024

Réforme hospitalière : Pr Nibouche : «Le système de santé a besoin d’être réformé de fond en comble»

Le Professeur Djamel-Eddine Nibouche a dressé un constant alarmant de la situation sanitaire en Algérie, critiquant vivement le système de santé national qui, selon lui, a besoin d’être réformé de fond en comble.

Par Louisa Ait Ramdane

Structures sanitaires vieillissantes, déficit managérial, une gestion chaotique de tous les services,… c’est le constat alarmant et inquiétant dressé par le Professeur Djamel-Eddine Nibouche qui estime que «des réformes s’imposent».
Chef de service de cardiologie à l’hôpital Nafissa-Lahrèche à Alger, il n’hésite pas à qualifier le système de santé d’archaïque et appelle à amorcer des chantiers de réflexion pour repenser les priorités et les missions dévouées à l’hôpital afin d’aboutir à «un système fonctionnant de pleine efficacité». Il s’agit, a-t-il indiqué, de réadapter notre système de santé aux exigences à la fois structurelles et à la gestion moderne des hôpitaux. «Vous pouvez avoir un hôpital des plus modernes possibles, mais sans les compétences requises ça ne sera que coquille vide», a précisé le chef de service cardiologie. On fait une réforme, a appuyé Nibouche, quand un système devient non performant. L’urgence, selon lui, est de passer au diagnostic pour aborder une réelle réforme en concertation avec les experts, avec les gestionnaires, avec les auxiliaires du secteur et toute l’équipe régissant l’établissement hospitalier en Algérie. Invité de l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne 3, il a indiqué que «les textes préparés par le ministre délégué sont une bonne chose, mais c’est insuffisant», soulignant l’importance de consulter les spécialistes qui sont au fait de l’évolution de l’état de santé dans le pays.
Selon l’intervenant, un système sanitaire doit s’adapter aux catastrophes avec à la carte un plan national de sauvetage, citant au passage avec regret l’exemple de l’action anti-Covid disant qu’«on n’était pas préparé à cette épidémie». «Il faut savoir que l’épidémiologie d’un pays change avec l’évolution des maladies. Et avec cette évolution, les moyens et méthodes doivent évoluer parallèlement», a-t-il expliqué. L’état épidémiologique algérien n’est plus celui des années 1970. Aujourd’hui, il y a les maladies dégénératives (cardiovasculaires, ndlr), le cancer, le diabète, etc. «La gestion hospitalière est anachronique et repose sur des méthodes anciennes», a-t-il fait constater. «Il y a des priorités, à commencer par réorganiser l’hôpital car il y a un désordre. La gestion de nos hôpitaux est archaïque et il faut remettre de l’ordre et moderniser sa gestion», a-t-il suggéré. De son avis, l’hôpital doit être géré comme une clinique privée, qui ne souffre pas de pannes qui causent des arrêts de services et pour s’y faire avec une gestion moderne. Il faut donc, selon le Professeur Nibouche, le débarrasser de certaines charges comme la nourriture, la maintenance, la gestion du parc ambulance, la blanchisserie qui ne font pas partie de sa vocation première. La réforme est liée aux personnes compétentes, aux personnes expérimentées dans la gestion hôtelière et du personnel en collaboration avec le corps médical, a-t-il indiqué.
L. A. R.

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