Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) défend l’idée de création d’une fonction publique propre au secteur de la Santé publique. Son président, Lyes Merabet, dénonce le cadre «figé et inextensible» de la fonction publique. «Ce cadre n’arrive pas à répondre aux exigences de beaucoup de secteurs, notamment celui de la Santé», déplore- t-il, appelant par la même occasion à engager «une réflexion afin de corriger les insuffisances et trouver des solutions que nous n’avons pas pu mettre dans le cadre général de la fonction publique». Lyes Merabet va jusqu’à demander une fonction publique spécialisée pour le secteur de la Santé afin de s’adapter aux spécificités de chaque secteur, comme c’est le cas dans les pays étrangers, voire même voisins. En gros, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) réclame «une modification et actualisation du système de santé».
Lors de l’émission «Invité de la rédaction» de la radio Chaîne 3, présentée par Souhila El Hachemi, le représentant des praticiens a estimé que l’affirmation de la place du personnel de la santé dans la société durant cette crise sanitaire et la fuite persistante des praticiens vers des pays étrangers nécessitent une stratégie globale de valorisation de la ressource humaine dans le secteur. Soulignant l’absence de bilans des différents plans d’action engagés pour réformer le secteur de la Santé, Lyes Merabet a regretté l’absence d’un «tableau de bord» concernant la réforme du secteur. «On est en train d’avancer au jour le jour, à courir derrière les urgences», a déclaré l’invité de la Chaîne 3. En attendant la mise en place de la réforme de la santé, les responsables et les spécialistes comptent prioritairement réorganiser et répartir, au mieux, les moyens humains et matériels, dont dispose déjà le secteur, fera savoir Lyes Merabet, évoquant une récente réunion tenue avec le ministre de la Santé.
Se disant «conforté par l’intérêt qu’accorde le président de la République au secteur de la Santé en exigeant la présentation d’un plan et d’aller rapidement et profondément dans la réforme», le syndicaliste recommande «une approche consensuelle nationale» en association avec les partenaires sociaux, les associations de malades et les élus. Cette approche doit se mettre en place «par étapes», a insisté Merabet qui a rappelé, à ce propos, les difficultés de cette conjoncture marquée par les difficultés financières et par la situation économique et sociale du pays.
Revenant sur la loi relative à la santé, Lyes Merabet a estimé qu’«il y a urgence à mettre en application les textes de loi sur la santé de 2018, parce que, dira-t-il, on ne pourra pas avancer et tâtonner en utilisant comme référence réglementaire les textes d’une loi obsolète».
Louisa Ait Ramdane