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dimanche 3 décembre 2023

Réforme constitutionnelle: Le point de non-retour

Avec la convocation, par le président de la République, du corps électoral pour le référendum sur la Constitution prévu pour le 1er novembre prochain, les reformes institutionnelles entreront dans un processus de non-retour. Après avoir passé le palier parlementaire, le texte relatif à la révision de la Constitution entre dans l’arène du débat public, et durant 45 jours, des thèses et antithèses vont se télescoper afin de convaincre le maximum d’électeurs et les orienter vers telle ou telle tendance.
La mission des pouvoirs publics pour les semaines à venir va se concentrer sur la vulgarisation du contenu du texte et surtout la sensibilisation pour une forte participation à ce prochain rendez-vous électoral. Si les medias lourds (publics et privés) sont déjà dans un branle-bas de combat organisationnel afin d’assurer une meilleure couverture de l’événement, des accrocs à la démarche risquent d’apparaître, souvent de manière sournoise, comme ce fut le cas des deux malheureuses bachelières de Tamanrasset qui, à travers leur cas, certains ont voulu mettre en avant une soi-disant «injustice», le choix de la région n’était pas fortuit, pour que le voile de la manipulation tombe. Les opposants au processus de réformes institutionnelles mis en branle ne vont aucunement s’afficher mais auront recours à ce genre de procédés (affaire de Tam.) pour décrédibiliser l’exécutif appelé à organiser ce référendum populaire. C’est cette batterie de manœuvres que les autorités auront à gérer et à déjouer durant cette période pré-référendaire.
En parallèle, les autorités vont procéder, sans aucun doute, à d’énormes réformes dans le corps administratif pour donner plus de crédibilité à la machine de l’Etat, le récent et vaste mouvement dans le corps des chefs de daïra procédé par le président de la République ainsi que celui dans le corps des présidents et commissaires d’Etat auprès des tribunaux administratifs, entrent dans cette logique d’assainissement des appareils. D’autres mouvements de ce genre vont suivre, inéluctablement, dans les jours et semaines à venir.
Dans cette atmosphère de débat politique public qui s’annonce, et pour la première fois, la classe politique traditionnelle du pays sera absente, ou du moins marginalisée, elle qui a perdu toute crédibilité depuis le début du Hirak populaire. Outre les tribunes que vont offrir les médias lourds et la presse écrite nationale aux experts et spécialistes des questions juridiques afin d’expliciter le contenu de l’avant-projet de la Constitution, un véritable «champ de bataille» politique est à prévoir sur les réseaux sociaux où pullulent ce qu’on peut qualifier d’OVNI (objet virtuel non identifié), des centaines de pages anonymes aux connexions douteuses, qui tenteront à longueur de journée d’influencer, pour des objectifs inavoués, les choix des citoyens envers ce projet de nouvelle Constitution. Dans ce chapitre, hautement sensible, le citoyen-électeur serait appelé à beaucoup de discernement et peut être même à une maturité politique exceptionnelle. Le peuple algérien a démontré, durant des mois et des mois du Hirak, un éveil politique sans faille quand il s’agissait des intérêts de la Nation, et il en est capable, même cette fois-ci.


M. H.

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Le 03 Decembre 2023

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