Dans une interview accordée hier à l’APS, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a abordé le débat médiatique que son ministère compte engager pour le référendum sur la révision de la Constitution. Il est aussi revenu sur le rôle des médias dans la campagne d’explication et de sensibilisation qui sera menée en prévision du référendum populaire du 1er novembre prochain.
Comment le débat médiatique sur le projet de révision de la Constitution sera-t-il
organisé ? Ammar Belhimer explique que le débat implique directement trois grands acteurs, chacun dans le rôle que lui impartit le droit. Il s’agit en premier lieu, selon lui, des entreprises publiques et privées de presse écrite, électronique et audiovisuelle, secundo, l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), tertio, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav).
Ainsi, le ministère de la Communication exerce ses attributions sur l’ensemble des activités liées à la promotion, la consolidation de la démocratie et de la liberté d’expression ainsi qu’au développement de la communication, indique le ministre. Pour sa part, l’Arav assumera la mission relative à l’activité audiovisuelle de veiller, par tous les moyens appropriés, au respect de l’expression plurielle des courants de pensée et d’opinion dans les programmes des services de diffusion sonore et télévisuelle, notamment sur des émissions d’information politique et générale. Quant à l’Anie, elle est en charge de leur préparation, de leur organisation, de leur gestion et de leur supervision, ce qui comporte à toutes les étapes un volet évident de communication, détaille le ministre.
Dans ses orientations, le ministre a insisté sur l’importance accordée à ce rendez-vous électoral, en particulier dans sa phase d’explication et de vulgarisation des articles de la nouvelle Constitution qui consacre de larges pans aux droits fondamentaux et aux libertés publiques, à l’indépendance de la justice et de la Cour constitutionnelle, à la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption et à l’indépendance de l’Autorité nationale des élections.
Aussi, une attention particulière est accordée à la séparation et à l’équilibre des pouvoirs, à la moralisation de la vie publique et au caractère social d’un Etat qui survit aux événements et aux hommes grâce au droit. Tous ces axes doivent être développés et expliqués aux citoyens à travers la couverture du factuel, la réalisation d’interviews et de reportages vivants, tant écrits qu’audiovisuels. La phase du scrutin prend en charge trois besoins, indique le ministre. Le premier concerne tous les aspects liés à l’organisation du scrutin et à son bon déroulement. Le second, ajoute-t-il, aborde l’opération de vote de la communauté algérienne établie à l’étranger et celle des populations nomades dans le Sud algérien et les Hauts-Plateaux, par le biais des correspondants de presse. Le troisième est relatif au jour «J» avec toutes les couvertures prévues : le déroulement du scrutin, le suivi des taux de participation, les reportages vivants dans les bureaux de vote, etc. L’ultime phase est celle des réactions des différents acteurs, précise Belhimer, notamment de la société civile, des partis et personnalités politiques, des experts et des citoyens. «Elle doit dégager des perspectives d’avenir qui rendent effectives les constructions juridiques», explique-t-il.
Concernant la stratégie médiatique que le gouvernement compte mettre en place lors de la campagne électorale, notamment en matière du respect des règles d’éthique et de déontologie, le ministre de la Communication indique que pour l’audiovisuel l’Arav dispose des moyens de veille et de suivi qui l’autorisent à sanctionner toute violation des règles éthiques et déontologiques, en plus des saisines possibles émanant de parties habilitées à le faire. Pour ce qui est de la presse écrite et électronique, Belhimer fait savoir qu’«en attendant l’installation du Conseil national de la presse écrite et de l’auto-régulation qu’elle institutionnalisera, il est fait appel aux nobles valeurs de civisme et de patriotisme, au professionnalisme et au sens de responsabilité des titres existants, au demeurant fortement enracinées parmi nos confrères, afin de faire du rendez-vous du 1er novembre un grand tournant dans la construction de la nouvelle Algérie». «Les mises en garde récurrentes du ministère contre les atteintes aux règles d’éthique et de déontologie ne peuvent occulter l’attachement, large et profond, de l’écrasante majorité de nos journalistes à un exercice sain et paisible du métier», a-t-il conclu.
Louisa
A. R.