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dimanche 10 décembre 2023

Reconquête

Avant son départ de la Maison-Blanche le 21 janvier dernier, Donald Trump avait laissé entendre à ses supporters qu’il n’avait pas dit son dernier mot en politique et qu’il serait probablement bientôt de retour, lui pour qui plus de 74 millions
d’Américains ont voté en novembre dernier à l’élection présidentielle. C’est ainsi, sans grande surprise, que Donald Trump a officiellement lancé samedi la campagne des élections américaines de mi-mandat, en retrouvant dans l’Ohio l’ambiance des meetings qu’il affectionne, avec un œil déjà fixé sur 2024. Il s’agissait du «tout premier meeting de l’élection de 2022», a-t-il souligné en introduction, l’événement ayant été organisé en soutien d’un candidat républicain au Congrès. «Nous allons reprendre la Chambre (des représentants), nous allons reprendre le Sénat», a-t-il martelé. Dans un long discours d’une heure et demie, l’ancien président a abordé tous ses thèmes de prédilection, en dressant le portrait d’une Amérique courant «à sa perte», sous son successeur Joe Biden, tout en répétant ses allégations d’élection «volée» par les démocrates en 2020. «Nous avons gagné l’élection deux fois, et il est possible que nous devions la regagner une troisième fois», a-t-il déclaré, déclenchant les acclamations des milliers de partisans réunis pour sa venue à Wellington, près de la ville industrielle de Cleveland. Le magnat de l’immobilier de 75 ans n’a toujours pas reconnu explicitement la victoire de son successeur. «Joe Biden est en train de détruire notre nation, juste sous nos yeux», a-t-il lancé. «Qui diable sait ce qu’il va se passer en 2024, on n’aura même plus de pays !», s’est-il exclamé. Certains supporteurs avaient campé depuis plusieurs jours sur place pour être certains de voir le milliardaire. Et l’on pouvait apercevoir dans la foule des T-shirts «Trump 2024», destinés à motiver l’ancien président, qui laisse planer la perspective d’une nouvelle candidature présidentielle. Banni des réseaux sociaux après l’assaut meurtrier du Capitole, le 6 janvier, le tribun avait déjà prononcé deux grands discours publics depuis son départ de Washington. Mais l’ambiance plus feutrée des salons conservateurs n’avait alors ressemblé en rien à l’atmosphère de ces meetings, où l’ancien président ne cesse d’interpeler un public surexcité et où s’enchaînent les tubes dans les haut-parleurs. Ayant promis de jouer un grand rôle lors des élections-clés de mi-mandat («midterms») de novembre 2022, il a confirmé sa stratégie visant à soutenir les candidats pro-Trump. Dès mercredi, il se rendra au Texas pour visiter la zone frontalière avec le Mexique et revenir sur l’immigration clandestine, l’un des sujets centraux de sa présidence. Puis le 3 juillet, il organisera un autre grand meeting à Sarasota, en Floride. Reste à voir si Trump, qui avait fait mentir tous les sondages en 2016, réussira malgré sa défaite de 2020 à reconquérir les électeurs qui lui avaient ouvert les portes de la Maison-Blanche, ou si la génération d’électeurs qui a déjà voté pour Joe Biden en 2020 continuera à se mobiliser contre l’ex-président républicain pour l’empêcher de reconquérir le pouvoir.

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