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vendredi 19 avril 2024

Réconciliation

Il y a quatre ans, Yannick Jadot, vainqueur aux élections primaires des écologistes français, avait finalement renoncé à la course à l’Élysée pour soutenir la candidature du socialiste Benoit Hamon, qui obtiendra à peine plus de 6 % de voix. Un score humiliant pour la gauche modérée et écologiste qui connaît une défaite historique. Quatre ans plus tard, l’écologiste continue à lorgner du côté du scrutin présidentiel et veut être une force médiatrice pour réconcilier la gauche qui se divise toujours plus. Jadot a ainsi proposé à toutes les forces de gauche de se mettre «autour d’une table» pour trouver un projet de rassemblement pour 2022. «Si nous y allons divisés, nous n’avons aucune chance de gagner. Il nous faudra une candidature unique», a jugé l’eurodéputé EELV. Ces tentatives d’union pour la prochaine présidentielle ne sont pas nouvelles, mais toutes sont jusqu’alors restées au stade de projet. Elle reste cependant réclamée par de nombreux électeurs de gauche face au risque d’un nouveau duel au second tour annoncé par les sondages entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. «Discutons-en sérieusement», a ainsi proposé Yannick Jadot. L’écologiste, qui dit depuis des mois «se préparer» à la présidentielle, propose de régler la question de l’incarnation dans un deuxième temps. «Si on commence par les personnes, on est mort. Si on commence par les projets, on a une chance», a-t-il soutenu. Il ne cache cependant pas ses divergences, parfois «sérieuses», lorsqu’il s’agit de Jean-Luc Mélenchon, que ce soit «sur l’Europe, sur la géopolitique, sur la façon d’organiser l’État et les territoires…». Le chef des Insoumis a répondu positivement sur Twitter : «Cher Yannick Jadot, je suis prêt à vous rencontrer personnellement quand vous voudrez. Comme nous l’avions fait en 2017 avant que vous rejoigniez Benoît Hamon. Heureux que vous y soyez prêt à votre tour. Le danger d’extrême droite est devenu extrême. Vous avez raison de tendre la main», a salué le député LFI de Marseille, en lice pour une troisième candidature. Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, a lui indiqué avoir «appelé Yannick Jadot pour lui dire son accord sur sa volonté de construire un projet commun qui conduise à un candidat commun». «C’est ce que je défends depuis 3 ans. Le temps est venu de sortir de la division et de se mettre à la hauteur des enjeux», a-t-il souligné. «Ce n’est pas l’urgent ! La question, c’est de résister ensemble et sans exclusive contre l’offensive d’extrême droite. L’urgent, c’est un pacte de non-agression et organiser la résistance commune», a-t-il jugé. Jean-Luc Mélenchon et les siens sont de leur côté remontés contre Olivier Faure et les dirigeants socialistes après leur refus de soutenir l’UNEF et ses réunions contre le racisme «non mixtes». À l’inverse, au PS, nombreux accusent les Insoumis de faire preuve de relativisme sur les questions liées aux principes républicains. En résultent des passes d’armes souvent vives entre les deux camps qui risquent de rendre impossible toute alliance objective pour 2022, une multiplication des candidats et une division des voix de gauche qui empêchera cette famille politique d’accéder une fois encore au second tour de la présidentielle.

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