«Il vaut mieux être vigilant que faire dans la précipitation», a commenté le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé du suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus, rassurant que «peu de pays ont entamé la vaccination de leurs populations».
Par Louisa Ait Ramdane
Alors que neuf jours nous séparent de la fin du mois de janvier, la date de réception du vaccin anti-Covid-19 n’est pas encore connue. Ce qui a suscité beaucoup d’interrogations et des inquiétudes sur l’efficacité du vaccin. Pour justifier ces retards, le Pr Mahyaoui a avancé l’argument que «des pays producteurs eux-mêmes sont à peine au début de leurs campagnes de vaccination, alors qu’une majorité de pays n’a toujours pas acquis la moindre dose et est en expectative». En tous cas, l’invité de la radio a déclaré «espérer la réception des 500 000 premières doses commandées par l’Algérie, d’ici la fin du mois en cours». «Si cette quantité est insuffisante, dans un premier temps, le coup d’envoi de la campagne de vaccination sera un soulagement pour la population», a-t-il souligné, avant de défendre les caractéristiques de sécurité et d’efficacité de ce vaccin, pour l’heure commandé par 52 pays.
Pr Mahiaoui a admis, néanmoins, que l’avantage est d’avoir un plan de logistique prêt à être opérationnel. Sur ce point, il s’est félicité de la formation de formateurs qui est en bonne voie et du calendrier pour se faire vacciner. «Ce processus se fera au gré du nombre des personnes à vacciner, tout en connaissant la quantité demandée, les conditions et le temps qui lui est imparti pour arriver à destination», a-t-il souligné. Une plate-forme numérique est établie afin d’opérer un suivi rigoureux pour pallier toutes les insuffisances et rattraper le retard enregistré lors de cette compagne qui durera une année au moins, a-t-il fait savoir.
Rappelant que «le reste des doses de ce vaccin arrivera progressivement», le spécialiste a tenu à souligner qu’«aucun laboratoire ne peut assurer, à lui seul, la vaccination de toute une population».
Tout en rappelant que l’objectif des autorités est d’«assurer une couverture vaccinale de
70 % de la population algérienne pour garantir l’immunité collective», Pr Mahyaoui a précisé que l’Algérie aura, par conséquent, besoin «de 40 millions de doses, sachant que chaque personne sera vaccinée à raison de deux doses, totalement différentes mais dont le vaccin est obligatoirement issu du même laboratoire».Et de rappeler la réception supplémentaire, ultérieurement, d’une quantité de 8 millions de doses via le dispositif Covax, mis en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et prévoyant une vaccination équitable à hauteur de 20 % des populations respectives des 190 pays y figurant.
Les premières doses du vaccin anglo-suédois attendues en février
Alors que le vaccin n’est pas encore arrivé en Algérie, le Pr Mahyaoui a annoncé que les premières doses du vaccin anglo-suédois, Oxford-Astra Zeneca, arriveront en Algérie en février prochain. «Il existe trois laboratoires positionnés pour l’Algérie, les vaccins russe, chinois et en dernier l’anglo-suédois Oxford-Astra Zeneca. La totalité de la commande n’est pas connue, mais cela se sera au fur et mesure de l’acquisition des vaccins. Cela étant et selon les prévisions, les premières doses du vaccin anglo-suédois devront arriver en février prochain», a-t-il déclaré.Outre «les moyens de conservation et d’acheminement déjà assurés», le spécialiste rappelle que «tous les secteurs impliqués ont contribué, chacun en ce qui le concerne, pour le succès de la vaccination», réitérant le dégagement d’une enveloppe maximale de 20 milliards de DA pour cette dernière. Par ailleurs, l’intervenant a insisté sur le fait que «l’on ne pourra pas arrêter la pandémie uniquement avec le vaccin», recommandant «le maintien du respect des gestes barrières et autres mesures préventives», dans la mesure où, a-t-il mis en garde, «la menace est bien réelle avec le nouveau variant du virus et qu’il faudra apprendre avec celui-ci».
L. A. R.