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vendredi 29 mars 2024

Rebond des cas de Covid-19 en Algérie : Les spécialistes mettent en garde contre le relâchement

Les mesures barrières élémentaires semblent avoir été oubliées par une grande partie des Algériens. Un constat qui alarme les professionnels de santé, à l’image des membres du Comité de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus, surtout avec l’apparition de nouveaux variants du virus.

Par Louisa Ait Ramdane

Le nombre quotidien des cas de contamination au Covid-19 repart à la hausse. La situation est de plus en plus préoccupante. Depuis le mois de ramadhan, un relâchement sur le respect des gestes barrières a été constaté dans les lieux publics, marchés, transports en commun, magasins, … Il suffit de faire une virée dans les rues pour constater de visu que la plupart des gens ne portent pas de masque de protection et ne respectent aucune distanciation physique, surtout que les contrôles devant les magasins, écoles et transports publics pour l’obligation du port de la bavette ne sont plus effectués comme avant.
L’allégement des mesures de lutte contre le virus et les bilans quotidiens plutôt rassurants semblent mettre les citoyens en confiance, baissant la vigilance, notamment pour le port du masque. Pourtant, les spécialistes ne cessent d’appeler le citoyen à faire preuve de vigilance et à observer de manière rigoureuse les mesures barrières, notamment celles ayant trait au port du masque, au lavage fréquent des mains et surtout à la distanciation physique.
Le rebond des cas de contamination enregistré ces derniers jours n’est pas sans inquiéter les spécialistes qui alertent sur le «risque d’une troisième vague plus meurtrière». Pr Mahyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus, n’a pas caché son inquiétude et a tiré la sonnette d’alarme à son tour, suite à la hausse des contaminations en raison du «relâchement» en matière de respect des gestes barrières. «La pandémie est encore là, elle tue toujours !», s’est-il alarmé sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio nationale.
Lors de son passage dans la soirée de mercredi à la télévision nationale, le Pr Ryadh Mahyaoui a mis en garde contre les risques d’une nouvelle flambée de la pandémie de coronavirus, conséquence d’un relâchement constaté depuis le début du ramadhan. «Nous avons observé, depuis le début du ramadhan, un net relâchement des citoyens qui ne respectent plus les mesures de prévention contre le coronavirus, pensant que le pire est derrière», a déploré le membre du Conseil scientifique. Selon lui, l’Algérie a pu échapper jusque-là à la troisième vague, mais les chiffres risquent de grimper et la situation se compliquer si les citoyens ne font pas preuve de responsabilité en respectant les mesures préventives contre la pandémie. Mahyaoui a rappelé que la vaccination contre le coronavirus «reste la seule et la plus efficace option pour arrêter la propagation de cette épidémie». Il a tenu à préciser sur ce point, que les services de santé en Algérie «n’ont enregistré aucun décès dû à la vaccination anti-Covid 19». La campagne de vaccination contre le coronavirus se déroule à un rythme normal, en suivant le programme de vaccination qui a été fixé par les pouvoirs publics du pays, ajoute la même source, soulignant que 47 000 personnes se sont inscrites sur la plateforme numérique de vaccination contre le Covid 19, dont 60 % ont été vaccinés.

Le variant nigérian constitue une grande menace
Le président de la Société algérienne d’immunologie, le professeur Kamel Djenouhat, a averti, hier, quant à la propagation rapide du variant nigérian en Algérie qui représente, selon lui, la menace la plus dangereuse du moment sur la situation sanitaire. Intervenant sur les ondes de Radio Sétif, Djenouhat n’a pas manqué de souligner que les vaccins sont moins efficaces face à ce variant, faisant état d’une étude britannique qui le classe comme le plus mortel avec un taux de 4.5 % des cas de décès. «Nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle hausse des cas de contamination et nous pouvons éviter une troisième vague en respectant les mesures préventives contre la propagation», a-t-il précisé encore. De son côté, Mohamed Yousfi, chef du service infectiologie de l’hôpital de Boufarik et président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpsp), a affirmé que le nombre de cas de contamination est en augmentation par apport aux autres jours. Cette hausse est le résultat, a-t-il expliqué, du «non-respect» des règles de prévention et de protection. Dans le même contexte, il a expliqué, lors de son passage à la radio locale de Sétif, que les spécialistes ne disposent pas de données sur le pourcentage des cas touchés par le variants et que l’Algérie possède peu de moyens pour détecter de nouvelles souches. «Nous n’avons que l’Institut pasteur qui peut détecter ces nouveaux variants, et il n’est donc pas possible de détecter tous les cas à en Algérie», a-t-il déclaré, soulignant que le nombre de personnes infectées par le virus, ne présentant aucun symptôme, est estimé à quatre fois le nombre d’infections déclaré. Selon le spécialiste, «l’Algérie à besoin de 30 à 40 millions de doses de vaccin, et le nombre que nous avons acquis est très faible». Dans le même contexte, il a expliqué que plus le processus de vaccination est accéléré, moins il y a de risque de contamination avec les souches mutées.
La situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen vigilance et respect des règles d’hygiène, de distanciation physique, du confinement et du port du masque.
L. A. R.

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