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samedi 9 décembre 2023

Rassemblement

Il semblerait que Jean-Luc Mélenchon ne soit pas le seul à gauche à estimer que la loi sur le séparatisme, présentée par le gouvernement au Parlement pour être votée le 16 février prochain, soit inutile. De nombreuses autres personnalités de gauche montent au front pour rejeter ce texte. En effet, Yannick Jadot, eurodéputé EELV, Clémentine Autain, députée La France insoumise, et le secrétaire du PS Olivier Faure ont, tous les trois, exprimé leur position contre ce projet de loi. Ce texte manque de «l’équilibre nécessaire pour combattre efficacement les ennemis de la République et tenir la promesse républicaine», a affirmé Yannick Jadot dans Le Grand Rendez-vous, l’émission d’Europe1, Les Échos et CNews. «Aujourd’hui, le pays est taraudé par des questions très sensibles de culture, d’identité, d’inégalités des territoires, d’insécurité économique et sociale. Nous devons le réconcilier avec lui-même», a ajouté le candidat potentiel des Verts à la présidentielle 2022 en plaidant notamment pour «un renforcement des services publics». Mais il faut également «sortir de toute naïveté et de toute complaisance», a assuré l’écologiste, disant «combattre l’islam politique qui est une dérive insupportable d’une religion». Il faut «contrôler les financements des associations et renforcer tous les dispositifs sur le contrôle des réseaux sociaux», selon lui. «Cette loi ne règle rien», a également estimé Olivier Faure sur France 3 en reprochant au texte de négliger «le terreau sur lequel prospèrent les séparatismes tels que la pauvreté, l’exclusion, le racisme, la discrimination». «En l’état actuel, nous ne pouvons pas voter ce texte», a ajouté Olivier Faure, précisant que les députés PS pourraient s’abstenir lors du vote solennel, prévu à l’Assemblée le mardi 16 février. Clémentine Autain a de son côté déploré dans Questions politiques, l’émission de France Inter/France Info/Le Monde, une «loi fourre-tout qui ouvre la boîte de Pandore pour des idées qui stigmatisent et chassent les musulmans et nous tire vers l’agenda de l’extrême droite». Interrogé sur son éventuelle participation à une primaire des Verts pour la présidentielle de 2022, Yannick Jadot, qui plaide pour une candidature commune avec les socialistes, a répété que «l’écologie est ma famille politique et je ne veux pas contourner ma famille politique». Mais «si on veut gagner la présidentielle, il faut une candidature plus large que les seuls écologistes», a-t-il ajouté. Soulignant l’«aspiration au rassemblement qui existe dans le peuple de gauche», Clémentine Autain a averti : «Si le curseur nous ramène à ce qui a été fait sous Hollande, nous irons au chaos». «Il faut une clarté des positions contre le néolibéralisme, pour les libertés et pour une transition écologique qui n’est pas comme celle de Yannick Jadot, qui est capable de signer des tribunes avec des grands patrons pour expliquer qu’on va faire du greenwashing». Quant à un rassemblement derrière la maire PS de Paris, Clémentine Autain a affirmé : «Avec Anne Hidalgo, il y a toute une série de problèmes, elle a elle-même un problème avec Europe Écologie-Les Verts et explique qu’une partie de la gauche serait ambiguë avec la République, on a trouvé mieux comme candidature de rassemblement à gauche». La gauche ne semble ainsi pas prête à se rassembler pour rejeter en bloc la proposition du gouvernement et préfère continuer à se déchirer, ce qui, à un peu plus d’un an de la présidentielle, laisse présager une multitude de candidatures qui profiteront sans doute aux deux favoris actuels de 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

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