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samedi 20 avril 2024

Rassemblement

De multiples candidatures ont émergé ces derniers mois à gauche pour l’élection présidentielle de 2022, conduisant au risque de voir la réserve des votes de gauche se morceler et rendant la qualification d’un candidat de cette famille politique quasi impossible. Les sympathisants de gauche en ont bien conscience, ils sont presque sept sur dix (66 %) à penser qu’il vaut mieux que «les différentes sensibilités de la gauche soient rassemblées derrière un candidat commun afin que la gauche ait plus de chance de se qualifier pour le second tour», selon une enquête d’Ipsos-Sopra Steria pour «Le Parisien» et Franceinfo menée du 21 au 22 octobre 2021. Ils sont en revanche 64 % à penser que les différentes sensibilités de la gauche n’arriveront pas à se réunir derrière un candidat commun, contre 36 % à juger qu’une telle union est possible «probablement» ou «certainement». Dans la dernière enquête d’opinion Ifop-Fiducial pour «Le Figaro» et LCI sur l’élection présidentielle 2022, l’ensemble des candidats de gauche récoltent environ 25 % des intentions de vote. «Jamais la gauche n’a été aussi faible», notait Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’Ifop. La question du candidat qui pourrait faire le trait d’union est cruciale. Sur l’ensemble des sympathisants de gauche, 25 % des personnes interrogées par le sondage Ipsos pensent que Jean-Luc Mélenchon est le mieux placé pour être ce candidat commun, suivi loin derrière d’Anne Hidalgo (15 %), de Yannick Jadot (14 %) et d’Arnaud Montebourg (10 %) et Fabien Roussel (6 %). Ils sont par contre 26 % à espérer cette candidature commune, «peu importe» le candidat, «pourvu qu’ils s’unissent». Une union derrière une candidature unique demanderait forcément des concessions de la part de chaque sensibilité politique au sein même de la gauche. Le sondage d’Ipsos-Sopra Steria interroge donc les sympathisants de gauche sur les différences et la capacité de rassembler des candidats actuellement déclarés. 55 % pensent qu’il y a des «différences incompatibles» entre Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo, 49 % également entre Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg, et 54 % entre Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. À l’inverse, ils sont près de 50 % à penser que les différences sont surmontables entre Arnaud Montebourg et Anne Hidalgo, entre Yannick Jadot et Arnaud Montebourg et entre Anne Hidalgo et Yannick Jadot. Sans surprise, le candidat d’EELV et la candidate du Parti socialiste apparaissent donc les plus proches aux yeux des sympathisants de gauche, alors que Jean-Luc Mélenchon est en revanche le plus isolé. Le chef de file de la France Insoumise reste pour le moment un des mieux placés au coude à coude avec Yannick Jadot, investi candidat par les militants de son parti fin septembre. Vient ensuite Anne Hidalgo qui végète dans les intentions de vote, un mois et demi après s’être déclarée candidate à Rouen, autour de 4 à
7 %. Selon le sondage d’Ipsos qui pointe dans un second temps les handicaps de la candidate du Parti socialiste, 42 % des sympathisants de gauche pensent qu’elle «ne comprend pas assez les Français qui vivent hors de Paris» et 29 % que «ses propositions ne sont pas crédibles». Mais au vu des égos des candidats actuels il est très peu probable qu’il y ait consensus pour que certains se retirent au profit d’un seul, surtout que ces dernières semaines ils n’ont pas hésité à se tirer dans les pattes, rendant l’idée même d’un dialogue invraisemblable dans la conjoncture actuelle.

F. M.

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