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vendredi 29 mars 2024

Rapport sur les produits alimentaires et énergie: Les prix resteront élevés jusqu’à fin 2024, selon la Banque mondiale

La Banque mondiale prévoit des prix «historiques» qui pourraient se maintenir en hausse durant les deux prochaines années. Dans un rapport, cette institution a affirmé que les prix alimentaires et de l’énergie pourraient rester élevés jusqu’à fin 2024. Cette hausse, est-il noté, a été exacerbée par le conflit en Ukraine. «Le conflit en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde», souligne la Banque mondiale. Les auteurs du rapport ont indiqué que la hausse des prix de l’énergie au cours des deux dernières années a été la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973. «Celle des matières premières alimentaires – dont la Russie et l’Ukraine sont de grands producteurs – et des engrais, dont la production dépend du gaz naturel, n’a jamais été aussi forte depuis 2008», ajoute la Banque mondiale dans un communiqué rendu public hier. «Globalement, il s’agit du plus grand choc sur les produits de base que nous ayons connu depuis les années 1970», précise la Banque mondiale, ajoutant que «ce choc est aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce des denrées alimentaires, du carburant et des engrais». C’est pourquoi, Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finances et institutions, a indiqué que cela fait planer le «spectre de la stagflation». Pour les seuls prix de l’énergie, la Banque table sur une hausse de plus de 50 % cette année avant une baisse en 2023 et 2024.
Quant à ceux des biens non énergétiques, à l’image des produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20 % en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes, indique la Banque mondiale dans son rapport. Cependant, ajoute-t-il, «les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de crise prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatils que ce qui est actuellement prévu».
Ces hausses de prix ont «un coût humain et économique considérable et risquent de freiner les progrès en matière de réduction de la pauvreté», alerte l’institution financière. Au début du mois en cours, c’était l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture qui a signalé une forte hausse des prix mondiaux des produits alimentaires en mars. Dans un rapport publié sur son site web, elle a indiqué que les prix mondiaux des produits alimentaires ont atteint en mars leurs plus hauts niveaux jamais enregistrés en raison du conflit en Ukraine qui a provoqué des chocs dans les marchés des céréales de base et des huiles végétales. Durant le mois considéré, l’indice FAO des prix des céréales s’est accru de 17,1 % par rapport à février, sous l’effet de fortes hausses des prix du blé et de toutes les céréales secondaires principalement dues au conflit en Ukraine. La Fédération de Russie et l’Ukraine, à elles seules, représentaient environ 30 % des exportations mondiales de blé et 20 % des exportations mondiales de maïs ces trois dernières années, est-il précisé. Par ailleurs, les prix du maïs ont enregistré une progression mensuelle de 19,1 %, atteignant ainsi un niveau record, tout comme ceux de l’orge et du sorgho. Aussi, l’indice FAO des prix des huiles végétales a connu la même tendance haussière à 23,2 %, porté par la hausse des cours de l’huile de tournesol, dont le premier exportateur mondial est l’Ukraine.
Massi Salami

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