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vendredi 29 mars 2024

Qui de Trump et de McConnell va quitter le parti républicain ?

Pour en finir définitivement avec Donald Trump, en l’empêchant notamment de se présenter à l’avenir à quelque fonction élective que ce soit, les démocrates ont besoin de dix-sept voix républicaines pour remporter le procès qui se prépare contre lui devant le Sénat. A cette seule condition en effet, ils obtiendront les deux-tiers des membres du Sénat nécessaires dans ce cas de figure. Ils comptent beaucoup pour cela sur le leader républicain, Mitch McConnell, qui depuis le 6 janvier se montre tenté de voter la condamnation de Trump, dont dans une autre vie il avait été l’un des plus fermes soutiens. Ils se disent que si le premier des sénateurs républicains leur donne sa voix, inévitablement d’autres de son groupe lui emboîteront le pas, qui alors pourront leur apporter les voix manquant à la réalisation de leur dessein. Le fait est que McConnell croit vraiment que Trump a incité la foule à envahir le Capitole, même si en même temps il pense que d’autres gens influents, dont il s’est gardé de révéler l’identité, ont fait de même. En concertation ou non avec lui, voilà un autre point sur lequel il ne s’est guère attardé dans son intervention au Sénat à cet égard. Les républicains qui pensent comme McConnell et ceux qui restent sur les mêmes positions que Trump, à l’évidence se sont déjà séparés politiquement. Ils ne pourront plus appartenir à la même organisation politique.

Mais qui des deux groupes est le plus à même de quitter le parti républicain ? Ceux qui se reconnaissent dans McConnell ou les trumpistes ? Dans son message d’adieu, Trump a formulé l’espoir que le mouvement qu’il a suscité ne soit qu’à ses débuts non à sa fin, comme lui-même est à la toute fin de son mandat. Ces paroles semblent dire qu’il s’apprête à créer un nouveau parti, dont certains croient savoir qu’il s’appellera «Les Patriotes», ou quelque chose de ce genre. Il n’en reste pas moins que les démocrates se trompent en reportant tous leurs espoirs sur le leader républicain au Sénat, même si sa rupture avec Trump est quant à elle parfaitement assumée. Il ne dépend pas en effet de lui seul que Trump soit condamné ou non. Si cela ne tenait qu’à lui, oui, cette condamnation serait d’ores et déjà acquise. Or lui-même, à moins d’être suicidaire, ce qu’il ne semble pas être, ne joindrait sa voix à celle des démocrates que s’il s’est assuré d’être suivi par son camp. Sinon dans sa totalité du moins dans sa majorité. Dix-sept voix républicaines suffiraient au bonheur des démocrates. En fait, ils pourraient obtenir bien plus, ou à l’inverse bien moins. Mais non juste celles qui leur manquent pour que le compte y soit. Cette question revient à la précédente : qui de McConnell et de Trump est appelé à quitter le parti républicain. Qui peut répondre à celle-ci peut du même coup répondre à celle-là. A moins qu’il ait déjà cette réponse, McConnell se gardera de donner une quelconque consigne de vote à ses pairs, par exemple en annonçant clairement quel sera le sien. Sauf si lui-même a déjà pris la décision d’agir selon ses convictions, sans considération par conséquent pour ce qu’il pourra lui en coûter. Quelqu’un qui est tenté par le suicide devient imprévisible en effet, du moment qu’il ne se laisse plus guider par son intérêt étroit, et comme tel connu de tous.

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