La lutte doit être concentrée «en priorité» sur le variant Delta, dont l’évolution et les dégâts sont connus, et qui risque d’avoir une «forte» propagation, a déclaré le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), Pr Kamel Sanhadji.
Par Massi Salami
S’exprimant dans un entretien paru dans le journal «Liberté», Sanhadji a appelé à plus de «vigilance», d’autant que la vaccination en Algérie demeure «très faible». «L’Algérie ne sera pas épargnée. Il faut, cela dit, faire attention à ne pas tomber dans la confusion. En Algérie, la priorité est de se concentrer sur la lutte contre le variant Delta, dont nous connaissons l’évolution et les dégâts, telle la crise de l’oxygène qu’il a provoquée». Quant au nouveau variant Omicron, le président de l’ANSS a tenu à relever que ce variant, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, «est visiblement moins virulent», et «en dépit de sa propagation rapide, son impact reste limité», précisant que depuis son apparition, ce variant n’a fait aucun mort en Afrique. Il a déclaré, à ce titre, que l’on s’installe dans la 4e vague et que tous les éléments indiquent qu’on aura une «forte, voire une grave propagation du variant Delta», relevant, par ailleurs, que les contaminations seront «graduellement ascendantes» pour atteindre leur pic, «probablement vers la fin janvier début février de l’année prochaine». De son côté, Ilyes Akhamouk, membre de la Commission scientifique de suivie de l’épidémie, a indiqué que la quatrième vague de Covid-19 concerne le variant Delta et non pas Omicron. Tout en affirmant que c’est bien le variant Omicron qui se propage le plus vite, il dira que jusque-là, en Algérie, «seul cas a été détecté», précisant que sa propagation «n’est qu’une question de temps». Dr Akhamouk, interrogé par le journal électronique Sabqpress, prévoit une importante hausse des contaminations par les deux variants Delta et Omicron, dans les prochains jours et semaines. Ainsi, il faudrait s’attendre à une grande affluence sur la vaccination, bien qu’il sera déjà trop tard. «La vaccination devait se faire avant l’arrivée de la vague pour que le citoyen soit immunisé», a-t-il expliqué. Par ailleurs, Dr Akhamouk a écarté le retour au confinement total, soulignant que le confinement partiel est la dernière carte à jouer selon la situation épidémiologique. Il a par ailleurs affirmé que l’Algérie est «fin prête» pour faire face à la quatrième vague, grâce notamment à l’expérience acquise de la troisième vague. Il a toutefois exprimé des appréhensions en raison de la faiblesse du taux de vaccination et le non-respect des mesures préventives. Pour sa part, le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Faouzi Derrar, a affirmé, hier à Alger, qu’aucun autre cas du variant Omicron n’a été enregistré en Algérie après celui découvert à la mi-décembre. Les dernières données qui affirment que le variant «Omicron» se transmet rapidement et se propage dans les voies respiratoires mais n’atteint pas, du moins difficilement, les cellules pulmonaires, laissent penser qu’il est moins grave que le variant Delta et que sa virulence dépend de la nature de sa mutation à la transmission d’une personne à une autre, d’où l’impératif de recourir aux protocoles sanitaires et à la vaccination, a-t-il expliqué.
M. S.